Le Panzer VIII Maus, l'histoire du titanesque char allemand d'Hitler
Il n’existe probablement plus aucun char au monde qui attise autant de curiosité que le Panzer VIII Maus. Formidable machine de guerre, le char allemand Maus a été l’un des plus beaux vestiges de la Seconde Guerre mondiale. Sa disparition laisse naître une énorme part de mystères irrésolues, si bien qu’après autant d’années, les faits et les légendes à propos du char se mélangent. Certaines rumeurs font état des premières versions des deux uniques prototypes du Maus, celles réalisées entre 1942-1944, qui ont servi pendant la bataille de Berlin ou qui ont été capturées par l’Armée rouge. Retour sur l’histoire de cet ambitieux projet de char d’assaut ultime, né de la folie des grandeurs de l’armée hitlérienne.
La description du plus gros char d’assaut du monde
Le char Maus, littéralement le " char souris ", est un super char allemand de la Deuxième Guerre mondiale. Sa conception, entre 1942-1944, a conduit à la résolution d’énorme défi d’ingénierie mécanique et d’armement. De plus, contrairement à son nom, il s’agit du char le plus lourd jamais conçu. Le terme " Mammut " a été d’ailleurs le nom accordé au prototype de ce premier modèle de char sorti en 1943. Maus est resté toutefois le nom finalement retenu par le Führer et ses généraux. La raison étant de tromper la vigilance des services de renseignements adverses espionnant leur communication, car le terme " Maus " semble peu intrigant.
Le Panzer VIII Maus, les origines de sa dénomination
Né de l’ambition et de l’ingéniosité nazie, le Panzerkampfwagen VIII " Maus " est le prototype du plus gros char d’assaut du monde jamais construit au cours du siècle passé. L’ambition est qu’il représente le symbole de la suprématie de l’armée allemande, tant à cause de sa puissance de feu dévastatrice que de sa capacité protectrice.
« Panzer » est donc le mot allemand pour désigner les " blindés ", " cuirassés ", parmi les véhicules roulant de l’armée allemande. Ce terme s’applique en l’occurrence aux chars d’assaut, et ceci, depuis leur apparition durant la Première Guerre mondiale.
Cependant, pour en revenir au Panzerkampfwagen Maus Panzer, il est vrai que le choix de cette dénomination ne reflète qu’une partie de la nature impressionnante de cette machine. En effet, cette désignation se compose de trois différents mots, évoquant respectivement :
- Panzerkampfwagen (un char d’assaut blindé) ;
- Maus (qui signifie " une souris " en allemand) ;
- " Panzer " souligne un blindage encore plus renforcé.
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L’historique et le développement du projet conception de char allemand Maus
En 1941, le Waffenamt (Bureau du Développement des Armes de l’Armée allemande) désire, après la création des chars Tigre I et II, se doter d’un char encore plus puissant. L’ambition est d’avoir un engin robuste et performant. Ainsi, pour donner corps à cette ambition, l’idée de la conception, du développement et de l’armement d’un char de 70 tonnes est confiée aux ingénieurs de Krupp.
Dans un premier temps, ces derniers vont mettre au point un char de 90 tonnes dont le prototype voit le jour en novembre 1941, sous l’appellation Panzerkampfwagen VII Löwe. Toutefois, bien que Hitler soit impressionné par les dimension et performance de ce modèle expérimental, il fait tout de même une remarque à ses généraux. L’urgence pour Hitler est de se doter d’un char de plus de 100 tonnes, afin de contrer ceux en développement au sein de l’Armée rouge. C’est alors que le Waffenamt propose à Ferdinand Porsche de rejoindre le projet de conception d’un second prototype, le Panzer VIII Maus. Ce projet réuni également d’autres compagnies allemandes, ayant chacune la charge de réaliser une composante de la structure du tank Maus.
La mission de Ferdinand Porsche a été de concevoir en particulier la caisse, la motorisation et la motricité du Maus, pendant que les ingénieurs de Krupp s’occupent de concevoir la tourelle. Mais, les bombardements aériens de l’armée adverse, en 1943, sur le conglomérat industriel du Krupp, finissent par causer l’arrêt au niveau de la production d’usine de la tourelle. L’usine d’Alkett a d’ailleurs, elle aussi, subi des bombardements. Le seul châssis fini, rescapé et sorti des décombres, ainsi que deux autres prototypes de châssis (encore en cours de fabrication) sont envoyés à Stuttgart pour assemblage. De cette manière, la configuration de la tourelle hybride se poursuit pour aboutir au Panzer VIII Maus.
Les ingénieurs projettent d’abandonner le projet en novembre 1943 après des essais peu concluants sur le terrain d’entraînement de Kummersdorf pour améliorer davantage le Maus. Les deux prototypes finissent par être entreposés dans un magasin, à la fin de la guerre, avant d’être récupérés en avril 1945 par l’armée. Ils sont transférés au Tank Museum de Kubinka, dans les environs de Moscou, pour servir d’attraction principale aux visiteurs.
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Caractéristiques majeures du char allemand de la Deuxième Guerre mondiale
L’un des points forts de ce char est son architecture. La conception du Maus tank repose sur un châssis abritant une carrosserie presque entièrement blindée. Manifestement, le Maus tank présente les dimensions ci-après :
- 10,09 m de long ;
- 3,67 m de large ;
- et 3,63 m de hauteur ;
- pour un Maus tank d’un poids net de 188 tonnes (les canons y compris).
En effet, le tank Maus se compose de deux grands compartiments pouvant accueillir un équipage de 6 hommes. La caisse a une capacité réduite de 2 personnes où prennent place le conducteur et l’opérateur radio. La tourelle dont la capacité permet d’accueillir les 4 membres restants de l’équipage (le chef de char, le canonnier et les deux chargeurs de munitions) en plus des différents armements.
Outre sa structure, le principal atout de char réside en son incroyable blindage. En effet, ce cuirassé était conçu avec la ferme intention de résister à l’épreuve de l’artillerie adverse. Et pour cause, la caisse du char revêt, sur sa partie frontale, un blindage de 180 millimètres qui est incliné à 35 ° (par rapport à la verticale). Le blindage recouvre également l’avant et l’arrière de la caisse, sur une épaisseur de 180 et 160 millimètres respectivement.
Par contre, au niveau de la tourelle, le blindage est accru (à l’avant avec 240 millimètres d’épaisseur, à l’arrière avec 200 millimètres et sur le toit avec 60 millimètres). Il s’agit en effet d’un compartiment sensible où se concentre l’essentiel de l’armement du char.
La motorisation du tank Maus
À la conception des prototypes, la motricité du Maus est rendue possible grâce à une motorisation hybride. Il faut souligner que c’est l’une des caractéristiques majeures des projets de conception de tanks lourds chez Porsche.
En effet, au démarrage du projet en octobre 1942, le Maus est équipé d’un moteur MB 509 Daimler-Benz, développant une puissance de 1 080 cv, soit 2 400 tours/mn. Puisque le rapport poids/puissance obtenue est loin de combler les attentes en matière de performance espérées, il est retenu le mois suivant de doter le char d’un moteur diesel Daimler-Benz, offrant 1200 cv à 2400 tours/mn, nommés MB 517.
Celui-ci repose sur la combinaison de deux moteurs électriques secondant un moteur principal Diesel fonctionnant, lui-même couplé à un générateur. Ce générateur se charge d’alimenter les deux précédents moteurs électriques. Ainsi, cet assemblage de puissance permet au conducteur du Maus tank de limiter l’utilisation de la boîte à vitesse dont la fiabilité n’est pas certaine en raison du poids de la machine. En revanche, la puissance transmise aux chenilles par le moteur principal lui confère une vitesse d’accélération majeure de 13 km/h, une maniabilité et une motricité étonnante, même en terrain difficile.
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L’armement du plus gros char d’assaut du monde
Pour la conception de la tourelle du Maus attribué aux ingénieurs de Krupp Ag, le contrat stipule, en avril 1942, que l’engin soit doté d’une batterie d’armes offensives plutôt que défensives. À cet effet, il a été prévu de munir le Maus tank d’un canon de 12,8 cm Kwk 44 L/55 comme armement principal.
Cependant, au regard des améliorations apportées par Porsche, la capacité de charge du châssis peut désormais supporter plus de 100 tonnes. L’armée allemande opte plutôt pour un canon de 15 cm L/40, mais les tourelles vont être équipées en définitive d’un canon de 15 cm L/31, pouvant tirer un obus de plus 28 kg, à une vitesse de 750 m/s, sur une distance de 1 à 16 km.
En plus du canon principal, il a été également prévu d’équiper le char d’un canon coaxial de 7,5 cm Kwk 44 L/36,5 pour l’élimination des cibles mineures comme l’infanterie ou les camions. Ce canon est renforcé d’une mitrailleuse MG 34 de 7,92 mm, d’un canon à grenades de fumigènes ainsi que des dispositifs pour accueillir un lance-flamme à l’arrière de la tourelle.
Source: Legit.ng