Qui était John Gotti? Histoire d’un parrain de la mafia
John Gotti était l'un des chefs de gangs les plus farouches des Etats-Unis. Il était tellement rancunier et impitoyable qu'il mis la tête d'un prisonnier mentalement instable à prix parce que ce dernier l'avait agressé alors qu'il était incarcéré à la prison la plus ancienne des États-Unis, située dans l'Illinois, à Marion. Il était le parrain de la Famille Gambino, l'une des Cinq familles de la mafia américaine. Suivez-nous dans le monde violent de John Gotti.
Né le 27 octobre 1940 dans le Bronx à New York et décédé le 10 juin 2002 à Springfield, John Gotti surnommé The Dapper Don, The Teflon Don ou Johnny Boy était un gangster américain d'origine italienne.
Présentation sommaire de John Gotti
- Nom de naissance: John Joseph Gotti, Jr.
- Pseudonymes: The Dapper Don, The Teflon Don, Johnny Boy, Black John, Crazy Horse
- Genre: homme
- Date de naissance: 27 octobre 1940
- Décès: 10 juin 2002 à Springfield
- Âge à sa mort: 61 ans
- Signe du zodiaque: Scorpion
- Lieu de naissance: Bronx, New York, Etats-Unis
- Nationalité: américaine
- Sexualité: hétéro
- Ecole: Franklin K. Lane High School
- Taille en centimètres: 178 cm
- Mère: Philomena De Carlo Gotti (1913-2008)
- Père: John Joseph Gotti, Sr. (1907-1992)
- Frères connus: Pierre Gotti, Richard V. Gotti, Gene Gotti, Vincent Gotti
- État matrimonial: marié
- Femme: Victoria DiGiorgio
- Enfants: John A. Gotti, Victoria Gotti, Frank Gotti, Peter Gotti Jr., Angel Gotti
- Métier: Gangster
Une enfance et une jeunesse dans le crime
Le père de John Gotti, John Gotti Senior, travaillait de façon intermittente et finissait ses revenus dans le jeu qui le passionnait. John Gotti a estimé plus tard que son père était incapable de s'occuper de sa famille.
À l'âge de 12 ans, avec ses frères Peter et Richard, l'adolescent a commencé à s'impliquer aux actions des gangs de rue associés avec la mafia de New-York. Au début de l'été 1954, Gotti a tenté de voler sur un chantier de construction. Au cours de cette opération, il a eu des orteils écrasés par une bétonnière et a passé le reste de l'été à l'hôpital. Il avait alors 14 ans. Il est sorti boiteux de l'hôpital et l'est resté toute sa vie.
A l'école, John Gotti a commencé à se rendre coupable de petit délits et de harcèlement sur ses camarades. C'est ainsi qu'à 16 ans, il a été exclu de la Franklin K. Lane High School. Après avoir quitté définitivement l'école à seize ans, il a rejoint la bande des Fulton-Rockaway-Boys, associée à la mafia.
Progressivement, John Gotti s'est lancé dans le crime avec ses frères pour échapper à la misère. Avec quatre de ses six frères, John est rapidement devenu affranchi, c'est-à-dire membre initié dans la mafia, au sein de la famille Gambino. Eugene Gotti appelé "Gene" a été initié avant John à cause de l'incarcération de ce dernier en 1976. Peter Gotti a quant à lui été initié sous le règne de son frère en 1988 et Richard V. Gotti a été désigné comme caporegime, affranchi à la tête d'une équipe de soldats, en 2002. La même année, le cinquième frère Gotti, Vincent, a aussi été introduit dans la famille Gambino.
Les frères Gotti ont fait du quartier d'Ozone Park dans l'arrondissement de Queens à New York leur théâtre d'opérations. Remarqué par Carlo Gambino après qu'il a vengé l'enlèvement du neveu du capo di tutti capi, le jeune Gotti est vite devenu un membre craint et rentable de la famille Gambino. Il a ainsi commencé à bénéficier de la protection du sous-boss Aniello Dellacroce.
Plus tard, plusieurs membres de l'équipe de John Gotti ont été mis en examen pour vente de stupéfiants. Pour éviter la colère du parrain Paul Castellano qui leur avait formellement interdit de se lancer dans cette activité, Gotti s'est éloigné de la famille Gambino. Par crainte d'être éliminé par Castellano, il a mis sur place un plan pour assassiner ce dernier. Le plan a été mis à exécution le 16 décembre 1985, et John Gotti a ensuite pris le contrôle de la famille.
Dans les faits, Gotti est ainsi devenu un des parrains les plus puissants du crime organisé en Amérique. Il a permis à son organisation mafieuse d'engranger des centaines de millions de dollars de bénéfice dans divers domaines dont ceux de la construction, du vol de camions, des prêts à taux usuraire, des paris, de l'extorsion entre autres.
C'est ainsi qu'il a commencé à attirer les projecteurs des médias sur lui. Sa personnalité excessive et son look extravagant lui ont souvent valu la sympathie du public. Contrairement à ses paires qui évoluaient dans la discrétion, John Gotti prenait du plaisir à se montrer sous ses plus beaux jours au point de se voir attribuer le surnom de "The Dapper Don" qui signifie le Don soigné.
Avec ses costumes sur mesure de grande valeur, il ne passait en effet pas inaperçu. Plus tard, il s'est vu affublé du surnom de "The Teflon Don", le Don en téflon, après avoir été acquitté lors de trois procès très médiatisés. Plus tard, on a su que les verdicts avaient été influencés par la corruption du jury et les intimidations qu'avaient subies les témoins.
Après que John Gotti a fait la rencontre de celle qui est devenue son épouse en 1958, il a essayé de devenir une bonne personne. Après avoir épousé Victoria DiGiorgio, à moitié italienne et à moitié juive-russe, le 6 mars 1962, Gotti a tenté de trouver un travail légal dans une fabrique de manteaux. Ses vieux démon l'ont cependant rattrapé. En 1966, il a été incarcéré plusieurs fois alors qu'il avait 26 ans.
Du vol de marchandise aux paris clandestins
En février 1968, John Gotti a été identifié comme l'auteur des vols de marchandises perpétrés à l'aéroport d'Idelwid, par des employés de United Airlines. Peu de temps après, il a été arrêté par le FBI dans le cadre de cette affaire avant d'être libéré sous caution. Deux mois plus tard, John Gotti a été arrêté une énième fois pour vol d'une cargaison de cigarettes d'une valeur de 50 000 dollars à Turnpike dans le New-Jersey.
Plus tard dans l'année, Gotti a plaidé coupable pour le vol de marchandises de Northwest Airlines. Il a été condamné à trois ans d'emprisonnement au Pénitencier Fédéral de Lewisburg alors que le procureur avait abandonné les charges qui pesaient contre lui pour le vol de la cargaison de cigarettes.
En 1972, John Gotti et Ruggiero sont sortis de prison, en liberté conditionnelle. Ils sont alors retournés dans leur ancienne équipe au Bergin Hunt et au Fish Club, toujours sous la direction de Fatico.
John Gotti a ainsi été nommé à la direction des paris clandestins de l'équipe Bergin. Il y a révélé ses aptitudes de tueur efficace. En 1972, alors que Faticoétait accusé de prêt à taux usuraire, Gotti qui n'était pas encore affranchi dans la mafia parce que les initiations étaient interrompues depuis 1957, il a été nommé caporegime actif par Fatico.
Profitant de sa nouvelle fonction, John Gotti a commencé à fréquenter le quartier général de Dellacroce au Ravenite Social Club. Le sous-boss y gérait les activités de l'équipe.
En 1973, John Gotti a été condamné à une peine de prison ferme dans une prison fédérale pour l'assassinat de James McBratney, un gangster américano-irlandais. Ce dernier avait enlevé et tué le neveu de Carlo Gambino, Emmanuel Gambino. C'est ainsi qu'il a été promu caporegime.
Chute et condamnation de Gotti
Condamné, John Gotti a été placé sous la surveillance électronique du FBI. Ses clubs et centres d'affaires ont ainsi progressivement été fermés. Il a donc commencé à organiser ses réunions dans des centres commerciaux en public ou au-dessus de son club, dans un appartement mis à sa disposition par la mère d'un membre de la famille.
Se sachant sur écoute, c'est à l'extérieur qu'il donnait ses consignes aux membres de son clan. Le FBI l'a justement arrêté la première fois grâce aux micros placés sur du mobilier urbain comme les cabines téléphoniques et dans un appartement situé au-dessus du Ravenite Social Club, son club.
Le FBI a en suite utilisé les bandes magnétiques ainsi que d'autres bandes enregistrées comme preuves. Sur ces bandes qui ont été utilisées à charge contre lui par l'accusation, on pouvait l'entendre discuter de ses activités criminelles et des meurtres perpétrés par son clan entre autres.
Le 11 décembre 1990, les agents du FBI et les détectives de New York ont fait irruption dans le club d'activités sociales de Ravenite. Ils y ont arrêté Gotti, Gravano, Frank Locascio et Thomas Gambino.
Le lendemain, le New York Times a publié un éditorial au sujet de Gotti en insistant sur les treize chefs d'accusations retenus contre lui. Il s'agissait entre autres des accusations de meurtre et des accusations de préméditation en vue de meurtre, prêt à taux usurier, racket, obstruction à la justice, jeu illégal, fraude fiscale et, pour la première fois, accusation des meurtres de Paul Castellano et de Thomas Bilotti.
Durant les auditions, le procureur fédéral a brandi des preuves accablantes détenues contre Gotti. Autres bande magnétique et témoignages dont ceux d'anciens sous-boss de la famille du crime de Philadelphie, ont contribué à enfoncer davantage John Gotti et les siens. Philipp Leonetti était prêts à affirmer que Gotti s'était vanté d'avoir commandité l'exécution de Castellano.
Le 2 avril 1992, après treize heures de délibération, le jury a déclaré John Gotti coupable de chacune des treize accusations portées à son encontre.
Le procès s'est déroulé de façon houleuse du fait des nombreuses manifestations de soutien organisées en faveur de l'accusé devant le tribunal. Il a également été suivi en direct par plusieurs spectateurs dont sa famille: Peter Gotti, Annabella Gotti, Victoria Gotti, Lidianna Gotti, John "Jackie Nose" D'Amico et des célébrités comme Mickey Rourke.
Emprisonnement et mort John Gotti
Le 23 juin 1992, John Gotti a été condamné à la prison à perpétuité, sans possibilité de libération conditionnelle. Alors qu'il était destiné à séjourner dans la nouvelle prison fédérale "Supermax" à Florence dans le Colorado, il a plutôt été envoyé dans la prison la plus ancienne des États-Unis, située dans l'Illinois, à Marion.
Arrivée en prison, il a été placé sous le régime le plus strict. Il y était astreint à 23 heures par jour dans une cellule souterraine de 2,50 m sur 2,15 m. Il avait droit à une promenade quotidienne d'une heure, seul dans un lieu clos.
Pour ses soins corporels et son épanouissement, il n'avait droit qu'à deux douches par semaine, à une radio et à un petit téléviseur en noir et blanc dans sa cellule. Ses repas lui étaient servis par la fente de la porte.
Une fois en prison, John Gotti a désigné son fils, John Gotti Junior, comme le patron temporaire de la famille. Il a par ailleurs nommé un comité de trois capitaines pour l'assister.
Le 10 juin 2002 à 00h45, John Gotti est mort à l'âge de 61 ans. Il a été emporté par un cancer de la gorge, au centre médical pour prisonniers fédéraux de Springfield, dans le Missouri.
Bien qu'il y a été transféré dès que le cancer a été diagnostiqué, sa famille a protesté en indiquant qu'il n'aurait pas reçu les soins adéquats en prison et que les fréquentes injections de calcitonine administrées contre ses problèmes dentaires auraient aggravé son état de santé.
Source: Legit.ng