Leonarda Cianciulli : la tueuse en série qui cuisinait ses victimes
Leonarda Cianciulli était une diseuse de bonne aventure qui décidait parfois du sort de ses visiteuses dans le secret de ses pensées lugubres. Elle a tué deux femmes dont elle a ensuite pris la peine de transformer le sang et la chair en ingrédients pour gâteaux et savon. Certains de ses proches qui avaient mangé de ses gâteaux ensanglantés ont sans doute eu du mal à garder leurs langues dans leurs bouches à l'onnonce du drame.
Leonarda Cianciulli est née à Montella, une commune italienne de la province d'Avellino dans la région Campanie en Italie. Elles a été animée par des idées noires durant toutes sa vie. Toute petite, Leonarda a tenté de se donner la mort plusieurs fois. Mais même si on l'en a sauvée, la mort a toujours rodé autour de celle qui a été appelée " Soap-Maker of Correggio " plus tard. Leonarda Cianciulli est l'une des tueuse en série les plus célèbres d'Italie.
Présentation sommaire de Leonarda Cianciulli
- Nom de naissance : Leonarda Cianciulli
- Pseudonyme : Soap-Maker of Correggio
- Genre : femme
- Date de naissance : 18 avril 1894
- Signe du zodiaque : Bélier
- Lieu de naissance : Montella , Avellino , Italie
- Date de décès : 15 octobre 1970
- Âge à sa mort : 76 ans
- Lieu de sa mort : asile criminel pour femmes de Pozzuoli à Naples
- Nationalité : italienne
- Ethnicité : caucasienne
- Sexualité : hétérosexuelle
- Mère : Serafina Marano
- Père : Mariano Cianciulli
- État matrimonial à sa mort : mariée
- Mari : Raffaele Pansardi
- Enfants : 14
Leonarda Cianciulli, a-t-elle été maudite ?
Leonarda Cianciulli est née le 18 avril 1894 à Montella, une commune italienne de la province d'Avellino dans la région de Campanie en Italie. Elle était la dernière d'une fratrie de six enfants. Son père, Mariano Cianciulli, avait épousé sa mère, Serafina Marano. Cette veuve avait eu deux enfants de son précédent mariage.
Les relations entre Leonarda Cianciulli et sa mère n'étaient pas au beau fixe. Si l'information selon laquelle la jeune Leonarda serait né d'un viol n'a jamais été confirmée, il est en revanche établi que Serafina Marano n'avait pas beaucoup d'affection pour sa fille, et celle-ci non plus n'aimait pas beaucoup sa génitrice.
C'est donc dans un environnement austère que Leonarda Cianciulli a grandi. Ses crises d'épilepsie n'ont malheureusement pas arrangé les choses. Elle a d'ailleurs essayé de se suicider à deux reprises, comme elle l'a raconté dans ses mémoires intitulés Confessions d'une âme amère.
J'ai essayé de me pendre deux fois. La première fois, ils sont arrivés à temps pour me sauver et l'autre fois, la corde s'est rompue. Maman m'a fait comprendre qu'elle était désolée de me voir en vie.
Internée dans une clinique psychiatrique, Serafina Marano disait souvent à sa fille que celle-ci était issue d'une grossesse non désirée.
Les relations entres les deux femmes se sont davantage dégradées lorsqu'en 1917. La fille a décidé d'épouser, contre la volonté de sa mère, un employé du bureau d’enregistrement, Raffaele Pansardi.
Serafina Marano a jeté son dévolu sur un autre homme, un cousin de Leonarda, qu'elle aurait aimé avoir comme gendre. Leonarda Cianciulli avait alors 23 ans quand elle a définitivement coupé les liens d'avec sa mère.
Elle a écrit dans ses mémoires que sa mère avait insulté son mari et elle, et l'avait maudite, la veille de son mariage.
En 1921, Leonarda et son mari se sont installés à Lauria, la ville natale de Pansardi. Cianciulli y a été condamnée et emprisonnée pour fraude, six ans plus tard, en 1927. Après avoir purgé sa peine, elle a déménagé en Lacédoine avec son mari. Mais le tremblement de terre d'Irpinia a détruit leur maison en 1930.
C'est ainsi que le couple a déménagé à nouveau. Cianciulli et Pansardi se sont alors établis à Correggio. La femme de l'employé du bureau d’enregistrement y a ouvert une petite boutique et est devenue diseuse de bonne aventure.
La malédiction, a-t-elle frappé ?
Avec son mari, Cianciulli a eu dix-sept grossesses dont quatorze ont été conduites à terme. Elle a perdu trois de ses enfants très prématurément dans des fausses couches.
Parmi ses quatorze enfants qu'elle a vus naitre, dix sont morts avant 10 ans. Ces disparitions massives ont fait penser à la malédiction que lui aurait proférée sa mère. Cela a d'ailleurs été appuyé par des prédictions que lui avait faites une autre diseuse de bonne aventure. Celle-ci a annoncé à Leonarda qu'elle se marierait, aurait des enfants et les perdrait tous très prématurément.
" Tu te mariera, tu auras des enfants et ils mourront tous ", aurait déclaré la femme consultée par Cianciulli. Pour veiller sur les quatre enfants qui étaient restés vivants, elle a eu recours à l'horreur.
Le début de l'horreur
En 1939, le fils aîné et enfant préféré de Leonarda Cianciulli, Giuseppe, était sur le point de rejoindre l’armée italienne pour défendre son pays à la Seconde Guerre mondiale. Convaincue des pouvoir des sacrifices humains, Leonarda y a eu recours pour le protéger.
La femme de Raffaele Pansardi n'a pas cherché ses victimes bien loin. Trois voisines, toutes d'âge moyen, allait ainsi faire les frais de sa folie meurtrière.
La première des trois victimes de Cianciulli s'appelait Faustina Setti. C'était une fille qui l'a consultée dans l'espoir de trouver un mari. La tireuse de cartes a alors parlé à sa cliente d'un homme de Pola avec qui elle se mettrait en couple.
Cianciulli a exigé à Setti de ne rien dire à personne de son projet d'aller rencontrer son homme à Pola. Elle a ensuite mis sur pied un plan machiavélique qui allait conduire à la disparition de la jeune dame. Setti devait rédiger des lettres et acheter des cartes postales qu'elle enverrait à ses parents et à des amis à la poste pour les informer de son arrivée à Pola.
Pour annoncer son départ à Cianciulli, Setti a rendu une dernière visite à la magicienne. Cela a été sa dernière visite à une personne. Leonarda lui a offert un verre de vin drogué avant de la tuer avec une hache, et de trainer son corps jusque dans un placard où elle l'a découpé en neuf parties.
Elle a également recueilli le sang de sa victime dans une bassine et l'a ajouté à la préparation de gâteaux qu'elle a servis à des visiteuses. Plus tard, elle a donné les détails de sa curieuse préparation dans une déclaration officielle.
J’ai jeté les morceaux dans un pot, ajouté sept kilos de soude caustique, que j’avais acheté pour faire du savon, et j’ai remué le mélange jusqu’à ce que les morceaux se dissolvent dans une bouillie épaisse et sombre que j’ai versée dans plusieurs seaux et vidée dans une fosse septique à proximité. Quant au sang dans le bassin, j’ai attendu qu’il coagule, je l’ai séché au four, moulu et mélangé avec de la farine, du sucre, du chocolat, du lait et des œufs, ainsi qu’un peu de margarine, en pétrissant tous les ingrédients ensemble. J’ai fait beaucoup de gâteaux au thé croquant et les ai servis aux dames qui sont venues nous rendre visite, bien que Giuseppe et moi les ayons également mangées.
Deux autres victimes
Francesca Soavi a été la deuxième victime de Cianciulli. Après avoir fait croire à la jeune fille qu'elle lui avait trouvé du travail dans une école pour filles à Plaisance, Leonarda a mis son plan à exécution.
Comme avec Setti, Cianciulli a persuadé Soavi de la nécessité d'écrire des lettres à envoyer à ses proches dès son arrivée à Plaisance. Soavi a commis la même erreur que Setti en allant dire ses derniers mots à Cianciulli, le 5 septembre 1940. A partir de cet instant, personne ne l'a plus jamais revue.
Elle a également été droguée avant d'être tuée avec une hache. Son sang a fini dans de nombreux autre gâteau et le reste de son corps a été dissout dans de la soude caustique. Cianciulli aurait obtenu 3 000 lires de sa deuxième victime comme c’était le cas avec Setti.
Virginia Cacioppo, une ancienne soprano qui aurait chanté à La Scala, a aussi eu le malheur de croiser le chemin de Cianciulli. A sa troisième victime, la tueuse en série a fait croire qu'elle lui avait trouvé un emploi comme secrétaire d’un mystérieux imprésario à Florence.
Leonarda n'a pas eu beaucoup de peine à persuader Virginia Cacioppo de faire exactement ce qu'ont fait Setti et Soavi pour finir dans la marmite. Le 30 septembre 1940, Virginia a été vue pour la dernière fois. Elle n'est jamais ressortie de sa dernière visite chez Leonarda.
Contrairement aux deux premières victimes dont les corps ont été dissouts et puis versés, Cacioppo dont la chair était plus grasse et blanche a fini dans du savon que Cianciulli a distribué.
Elle s’est retrouvée dans la marmite, comme les deux autres… sa chair était grasse et blanche, quand elle avait fondu, j’ai ajouté une bouteille de Cologne, et après une longue période à ébullition, j’ai pu faire du savon crémeux le plus acceptable. J’ai donné des bars à des voisins et à des connaissances. Les gâteaux aussi étaient meilleurs : cette femme était vraiment adorable.
Cianciulli aurait volé 20 000 lires à Cacioppo de plus qu'à ses précédentes victimes, ainsi que des bijoux, des vêtements et des chaussures.
C'est la belle-sœur de Cacioppo, Albertina Fanti, qui a signalé sa disparition soudaine au directeur de la police de Reggio Émilia à qui elle n'a pas manqué de préciser qu'elle avait vu Cacioppo pour la dernière fois lorsqu'elle entrait dans la maison de Cianciulli.
Le directeur de la police a immédiatement ouvert une enquête et arrêté Cianciulli. Cette dernière a nié son implication dans les meurtres jusqu'au moment où elle a appris que son fils, Giuseppe Pansardi, était également considéré comme un suspect.
C'est donc pour mettre son enfant à l'abri des ennuis qu'elle a avoué le crime en fournissant aux policiers les détails que seuls le coupable pouvait avoir.
Cianciulli a été jugée pour meurtre à Reggio Émilia en 1946. Durant son procès, elle n'a exprimé aucun regret. Elle a même semblé prendre du plaisir à ironiser en apportant les détails qui n'apparaissaient pas dans le compte-rendu final.
" J’ai donné la louche en cuivre, que j’utilisais pour effacer la graisse des bouilloires, à mon pays, qui avait tellement besoin de métal ces derniers jours de guerre… ", a-t-elle lancé.
Reconnue coupable de ses crimes, Cianciulli a été condamnée à trente ans de prison et trois ans dans un asile criminel.
Elle est décédée d’apoplexie cérébrale à l’asile pour femmes de Pozzuoli, le 15 octobre 1970. Des outils utilisés pour accomplir ses crimes, dont la marmite dans laquelle ses victimes ont été bouillies, sont exposés au Musée criminologique de Rome.
L'histoire sombre de Leonarda Cianciulli a inspiré les créateurs des films comme Gran bollito de Mauro Bolognini, La Saponificatrice – Vita di Leonarda Cianciulli, Da Lucia de Roberto Capucci, Leonarda de Luca Brinciotti avec Rosaria Cianciulli, et les pièces Amore e Magia nella Cucina di Mamma de Lina Wertmüller et Leonarda Cianciulli : Histoire d'un tueur en série d' Andrea Pilato.
Source: Legit.ng