Sophie Tissier : intermittente, gilet jaune et éco-féministe
Sophie Tessier et Sophie Tissier n'ont pas que leurs noms, avec une lettre de différence, en commun. Elle se ressemblent tant par leurs caractères que même certains médias se mêlent les plumes quand il faut parler de l'une ou de l'autre. La première casse les codes de la littérature à travers ses écrits et la seconde, elle, met les pieds dans le plat quand elle défend les droits des intermittents du spectacle, ou lorsqu'elle se trouve sur d'autres terrains de combat comme celui de la réforme du code du travail français en 2017. Qui est Sophie Tissier dont on dit à l'origine de la Nuit debout ?
Sophie Tissier est une militante française née en 23 février 1979 à Moulins dans le département de l'Allier. Elle est surtout connue pour sa participation au mouvement des gilets jaunes et ses liens passés avec le Parti de gauche.
Présentation sommaire de Sophie Tissier
Nom de naissance | Sophie Tissier |
Genre | femme |
Date de naissance | 23 février 1979 |
Lieu de naissance | Moulins, Allier,Auvergne-Rhône-Alpes,France |
Age | 43 ans |
Signe astrologique | Taureau |
Ethnicité | caucasienne |
Nationalité | française |
Occupation | militante |
Sophie Tissier |
Biographie de Sophie Tissier
Sophie Tissier est née le 23 février 1979 à Moulins dans l'Allier, un département de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Elle est une militante très engagée, anciennement proche du Parti de gauche. Elle a activement participé au mouvement des gilets jaunes, même si sa participation a été fortement critiquée par d'autres manifestants.
Sophie Tissier descend d'une lignée de militants. Fille d'un chirurgien dentiste, elle est en effet l'arrière petite-fille du militant et résistant Marcel Kirsch. On la connait également comme une arrière petite nièce du militant communiste, puis collaborateur Maurice Lime.
Sophie Tissier a vécu une enfance difficile en Auvergne et à Vincennes. Dans sa biographie, elle a confié qu'elle s'est souvent retrouvée en train de « fuir le domicile familial ». La jeune Moulinoise a cependant surmonté ses difficultés pour suivre une scolarité normale. Après l'obtention de son baccalauréat, elle a étudié l'audiovisuel et le cinéma à l'Université Sorbonne-Nouvelle.
C'est donc à la télévision que Sophie Tissier s'est retrouvée pour travailler. Elle a fait ses premiers pas à Canal + où elle a travaillé pour des émissions de télévision comme C'est pas sorcier, Le Magazine de la santé, Les Maternelles, +Clair et Dimanche +.
Elle a ensuite travaillé pour TPMP sur C8, avant d'en être licenciée puis poursuivie pour « escroquerie au jugement », après ses multiples dénonciations des conditions de travail au sein du groupe Bolloré.
Sophie s'offusquait précisément du recours abusif aux contrats précaires qui serait très courant dans la structure. Ses patrons n'ont pas digéré cet affront. En mai 2003, elle a été écarté sans autre forme de procès. «J'ai été sans surprise évincée et black-listée des plateaux », a-t-elle précisé.
Après s'être invitée sur le plateau de Cyril Hanouna face à Jean-Luc Mélenchon, elle a obtenu un verdict en sa faveur contre Vincent Bolloré aux prud'hommes pour licenciement abusif. Depuis lors, elle est dans un bras de fer judiciaire incessant contre le patron du groupe Bolloré. En mars 2016, alors qu'elle avait été déboutée devant les prud'hommes de Nanterre, le vent a tourné.
Les juges ont requalifié ses nombreux « contrats d'usage » en CDI devant la cour d'appel de Versailles. Dans la foulée, ils lui ont accordé 139 159 euros au titre des rappels de salaire et diverses indemnités.
Cette pilule n'est cependant pas passée pour les avocats du très riche homme d'affaires qui ont déposé fissa un pourvoi devant la cour de cassation. En juillet 2017, la cour de cassation a rendu un arrêt confirmant que Sophie Tissier était bien en CDI, l'invitant néanmoins à apporter la preuve de ce qu'elle est restée à la disposition du groupe Canal + au courant de la période qui a séparé ses deux CDD.
En attendant les audiences programmées le 28 mai 2018 à Versailles, les avocats de Bolloré ont ouvert un autre front judiciaire en accusant l'intermittente d'avoir menti sur ses activités dans le groupe durant ces fameuses « périodes interstitielles ». Le 22 janvier 2022, Sophie Tissier a ainsi été notifiée d'une plainte déposée contre elle au pénal pour « escroquerie au jugement ».
Le 17 novembre 2022, Sophie Tissier a fait une publication sur Twitter, dans laquelle elle se disait « ruinée » par ce feuilleton judiciaire qui dure depuis près de 10 ans. «En représailles de l'avoir fait condamner aux prud'hommes en 2016, j'ai été accusée " d'escroquerie au jugement ", innocentée trois fois. Ils continuent de s'acharner !!! Une femme mère isolée face aux ignobles oligarques patriarcaux !!! Qui peut survivre à ça !!! », s'est-elle indignée.
Une militante parfois trop engagée ?
Sophie Tissier s'est engagée dans le combat militant pour défendre les droits du travail des intermittents de l'audiovisuel, du spectacle et du cinéma. Elle a ensuite étendu le champ de son combat au droit des femmes et contre le patriarcat. Elle se définit aussi en tant qu'éco-féministe, luttant pour la protection de l'environnement et en faveur du climat.
Sur ce terrain, elle a fondé de nombreux mouvements politiques et en a participé à plusieurs autres. Dans le cadre de sa lutte pour la protection des droits des intermittents, elle a fondé le réseau Touche pas à mon intermittent.e en 2013.
En 2016, elle s'est attribué la paternité du mouvement Nuit debout. L'année d'après, Sophie Tissier a activement participé au mouvement Stop Corruption, et a mené des luttes contre la réforme du code du travail français. On l'a également vue aux cotés des initiateurs du collectif « 1 mais pas 3 pour l'union à gauche entre Hamon et Melenchon ».
Au cœur du mouvement des Gilets Jaunes, elle a manifesté en tant que « figure pacifiste ». Elle a notamment lancé les déclarations officielles de manifestations organisées sur les Champs-Elysées. En 2020, elle a crée « Force Jaune ».
En 2020, Sophie Tissier a ouvertement fustigé France 2, France 3 et Gaumont qu'elle a accusés de produire les films de Roman Polanski, en tête des nominations de la 45e cérémonie des César. Elle a également manifesté son opposition au vaccin lors de la pandémie de Covid-19.
L'action de Sophie Tissier a souvent été fortement critiquée dans les mouvements militants. Certains leaders du mouvement des Gilets jaunes comme Maxime Nicolle et Éric Drouet lui ont fait le reproche de vouloir s'approprier tous les mouvements, notamment les Nuit debout et les Gilets jaunes.
Quand elle a déclaré dans un live sur Mediapart qu'elle voulait « renverser le système », Edwy Plenel lui a reproché de ne pas avoir d'objectif concret et de se perdre dans des grands mots.
Pour Stéphane Espic qui dit d'elle qu'elle est la « stalinienne des bacs à sable » qui ne supporte pas la contradiction, elle en ferait un peu trop. Jérôme Rodrigues, lui, la décrit comme une femme avec « un savoir-faire extraordinaire ». « Elle organise, elle sait comment fonctionne la télévision » mais « elle se sert des gens comme de Kleenex, elle est clivante au possible », a-t-il déclaré.
Candidate aux élections législatives de 2022, dans la dixième circonscription de Paris, sous la bannière de l'Union citoyenne pour la liberté (UCPL) qu'elle a créée en 2021, elle n'a pas obtenu plus de 0,45 % des suffrages au premier tour.
Pourquoi Sophie Tissier a-t-elle porté plainte à Eric Coquerel ?
Le 3 juillet 2022, Sophie Tissier a annoncé qu'elle avait saisi le comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles de La France Insoumise pour porter à son attention les agissements du député Eric Coquerel. Elle a ensuite déposé une plainte et une enquête a été ouverte à son encontre pour harcèlement et agression sexuels sur la personne à de Sophie Tissier.
Les faits se seraient déroulés pendant une soirée organisée par le parti en 2014. Sur BFMTV, la plaignante a parlé « des gestes déplacés, des mains baladeuses » et d'un « regard salace, gluant ». Lors d'une danse qu'elle lui avait alors accordée à cette occasion, le député se serait placé trop près d'elle en lui « effleurant souvent les fesses ». Pour Sophie Tissier, ce comportement peut « s'apparenter à une agression sexuelle ».
« Je lui avais clairement exprimé mon refus. Il s’en foutait », a-t-elle déclaré avant de laisser entendre que le député lui aurait également envoyé des messages pour l'inviter à le suivre à l'hôtel.
« Je viens de saisir le comité violences sexistes sexuelles CVSS de la FI afin d’entériner mon témoignage attestant des comportements inacceptables de Eric #Coquerel. C’est une forme d’agression qui doit être dénoncée car cela entre dans le continuum des violences envers les femmes ».
Il faut dire que le député parait dans de sales draps. Cette dénonciation est en effet intervenue après une prise de parole de Rockhaya Diallo, militante féministe, sur RTL. Elle avait dénoncé le comportement déplacé d'Eric Coquerel envers les femmes.
Si le député reconnait avoir dansé avec Sophie, il rejette en revanche toutes les accusations de gestes déplacés. « Je ne nie pas avoir dansé avec Sophie Tissier. Mais je nie tout ce qui pourrait s'apparenter à des gestes déplacés, de drague agressive », a déclaré Eric Coquerel sur le plateau de BFMTV.
Il a par ailleurs précisé qu'il n'exclut pas l'éventualité de porter une plainte pour diffamation à l'encontre de la plaignante. Sur la question de son prétendu comportement déplorable vis-à-vis des femmes, le député s'est réjoui que des enquêtes ont été faits à son encontre, « sans aucun débouché ».
Source: Legit.ng