Disparition du papier toilette : c'est quoi cette controverse ?
Bientôt la disparition du papier toilette ! De nombreux médias ont récemment relayé cette information pendant plusieurs mois. Le papier toilette connaitrait donc, si l'on s'en tient à cette alerte, ses dernières heures ? Mais qu'en est-il réellement ? Que reproche-t-on au successeur des fourrures d’animaux, du foin et des écorces de maïs ? Qu'est-ce qui pourrait remplacer notre doux papier toilette ?
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Le papier toilette va-t-il être remplacé ?
Inventé au 19ᵉ siècle par les frères Clarence et Irvin Scott, le papier toilette a fait du chemin. Il a tour à tour été utilisé sous diverses formes, des feuilles détachables au rouleau que l'on connait aujourd'hui. Des milliards d'humains en ont fait un compagnon du quotidien. Cependant, notre adorable papier toilette serait en passe d'être remplacé par une autre solution de nettoyage comme de nombreux médias l'ont récemment annoncé.
Des activistes écologistes ont proposé l'utilisation du papier toilette réutilisable qui ressemble à un mouchoir en tissu à double face, avec une face en coton imprimé et l’autre en éponge pour s’essuyer. Ce papier toilette réutilisable qui ne finira pas sa course dans les toilettes pourra être lavé après usage, puis stocké dans une boîte ou un sac, et lavé encore et encore plus tard.
Si l'idée ne séduit pas un grand nombre d'utilisateurs du papier toilette, des réflexions sont toutefois menées en vue de débarrasser nos toilettes de notre fidèle PQ. S'il semble évident que le papier toilette sera remplacé tôt ou tard par une solution écologique, ce n'est cependant pas pour demain. Le papier va encore vraisemblablement nous caresser pendant de nombreuses années.
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Pourquoi le papier toilette fait-il tant parler aujourd'hui ?
L'impact négatif du papier toilette sur l'environnement et son coût de plus en plus croissant sont pointés du doigt. Pour produire du papier toilette en France, 27 000 arbres en moyenne sont abattus chaque jour. Pour répondre à la demande des plus d’un milliard de personnes qui utilisent quotidiennement du papier toilette sur le globe, ce sont davantage d'arbres qui tombent. Selon certaines sources, 270 000 arbres sont transformés pour finir dans les toilettes du monde, toutes les 24 heures.
L'industrie de la papeterie est une source non négligeable de la pollution du sol, de l'air et des eaux
Le World Watch magazine a indiqué que la croissance démographique et les changements observés dans les modes de vie principalement dans les pays en voie de développement favorisent une utilisation plus accrue du papier toilette. Selon le bimensuel primé pour ses analyses sur l'environnement, « le résultat est que les forêts sont attaquées par les entreprises papetières qui se font concurrence pour répondre à la demande des consommateurs ».
Si le papier toilette est en grande partie issu en Europe du bois tiré de l’agroforesterie dite durable, il n'en est rien en réalité. Gianni, ingénieur en environnement et co-fondateur de HULMO, a expliqué comment le label PEFC, mis en place en 1999 par l’industrie du bois pour garantir une gestion éco-responsable des forêts, cacherait des pratiques pernicieuses relativement à la protection de l’environnement. L'ingénieur a notamment indexé l'utilisation du napalm et d'autres neurotoxiques.
Dans un article publié sur www.bastamag.net, Nolwenn Weiler a fait savoir que des arbres centenaires qui sont rasés par l'industrie du papier toilette « sont remplacés par des pousses à croissance rapide, bien plus pratiques pour faire de l’argent rapidement en fabricant de la pâte à papier ».
La journaliste française, spécialiste des questions de santé et d'environnement, a ajouté que les nouvelles plantations sont ensuite arrosées de poisons neurotoxiques qui éloignent ou tuent les animaux qui essaient de détruire les nouvelles plantations, lorsque le napalm n'a pas suffi à cet effet. C'est ainsi que le napalm et ces poisons polluent l'environnement.
De plus, le papier est la troisième industrie la plus polluante de l’air, de l’eau et des sols. La production de papier implique l'utilisation d'agents de blanchiment à base de chlore. Ces derniers libèrent des matières toxiques dans l’eau, l’air et le sol. C'est le cas du méthane que dégage le papier qui pourrit, et qui est 25 fois plus toxique que le CO2.
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La fabrication du papier nécessite l'utilisation abusive de l'eau, une ressource qui se rarifie
La production du PQ nécessite l'utilisation de quantités vertigineuses d'eau. Un rouleau de papier toilette est précisément le fruit de 40 L à 140 L d’eau gaspillés, hormis la consommation d’eau des forêts. Pour produire un kilogramme de papier, ce sont 500 L d’eau en moyenne qui sont utilisés.
Sachant qu’un français consomme en moyenne 6 kg de papier toilette chaque année, on estime à 3 000 litres d'eau la quantité d'eau gaspillée qui lui est imputable. Il donc de loin préférable de se laver que de s'essuyer au petit coin, si tant est qu'un lavage nécessite au maximum 50 cl par utilisation.
L'industrie de la papeterie enregistre un mauvais bilan carbone
Enfin, le bilan carbone du papier toilette est parmi les plus mauvais, du fait de plusieurs facteurs dont le premier est l’extraction des matières premières, la patte de fibre de cellulose. Pour sortir le bois des forets, il faut faire tourner des machines et détruire des espaces ayant un bilan carbone positif.
Il y a également tout le processus de transformation et de fabrication qui entraine l'utilisation de grandes quantités d'énergie par les industrie de papeterie, soit 17 Watts par heure, et 5 000 Wh pour un kilo de PQ. Pour couronner le tout, il y a le transport entre les forets et les usines, et des usines vers les les grandes surfaces.
Il est indéniable que le papier toilette n'est pas aussi bon pour l'environnement que pour notre hygiène. Cela justifie les voix qui s'élèvent de plus en plus pour appeler à son remplacement. C'est ainsi que le nettoyage à l'eau occupe plus de place dans les toilettes, précisément en Asie. Mais le PQ semble avoir encore de beaux jours devant lui.
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