Pearl Harbor: cinq faits étonnants sur l’attaque de la base américaine
Le 7 décembre 1941, les forces aéronavales japonaises ont lancé une attaque surprise contre la base navale américaine de Pearl Harbor située sur l’île d’Oahu, dans le territoire américain d’Hawaï. Cette attaque avait pour objectif de détruire la flotte du Pacifique de l’United States Navy. Commandée par l'empereur du Japon Hirohito cette attaque a entrainé une telle onde de choc qu'on l'a ressentie sur l'ensemble de la planète en proie à cette époque à la seconde guerre mondiale. L'agression a d'ailleurs provoqué l'entrée des États-Unis dans le conflit mondial. Vous vous demandez pourquoi les japonais ont-ils attaqué Pearl Harbor? Vous voulez savoir quels ont été les avions japonais impliqués dans l'attaque de Pearl Harbor? Vous vous interrogez sur le bilan de la bataille de Pearl Harbor? Nous vous proposons de jeter un regard sur ce rétroviseur braqué sur l'attaque de Pearl Harbor avec les faits étonnants.
Le 7 décembre 1941, l'agression de la base navale américaine de Pearl Harbor par les forces aéronavales japonaises a marqué un tournant majeur dans l'évolution de la seconde guerre mondiale et partant, dans l'histoire de l'humanité entière. Pourtant, les choses auraient pu se dérouler différemment si les forces navales des Etats-Unis sur l’île d’Oahu, dans le territoire américain d’Hawaï avaient considéré les alertes reçues par leur dispositif de surveillance. Aujourd'hui, on sait à peu près ce qu'il s'est passé sur la base navale américaine quelques heures avant l'attaque. Du film de cette folle journée du dimanche 7 décembre 1941, de nombreux faits intriguent.
1. Le choix du site de la base navale
Hawai est situé en plein Pacifique, entre le Japon et la côte Ouest des Etats-Unis. Oahu est l'une des îles de cet archipel annexé par l'Amérique en 1898. Cette île abrite Honolulu, la capitale de l'Etat, une plage célèbre appelée Waikiki, et la base de Pearl Harbor, située à 3 500 km de Los Angeles et à 6 500 km de Tokyo. De l'anglais, le nom de cette base signifie littéralement "Le port des perles".
La vie sur Pearl Harbor était sereine. C'est peut-être pour cette raison que les Etats-Unis y ont installé leur base à l'effet de prévenir une éventuelle agression japonaise. Pourtant, de nombreux théoriciens de la guerre ont observé que ce choix constituait plutôt un handicap majeur du fait de l'étroitesse du chenal d'accès.
En effet, un seul bateau pouvait l'emprunter à la fois. Cela rendait donc la base vulnérable de façon à inquiéter n'importe quel dirigeant. Un seul navire coulé dans ce goulet exigu aurait suffi pour que toute la flotte fût maintenue en captivité à l'intérieur du port.
De plus, l'entrée de la rade n'était pas protégée par des filets anti torpilles et les navires, alignés côte à côte sur ordre de l'amiral Claude C. Bloch en raison du manque de place, offraient des cibles idéales.
2. L'étrange panne de radio
Les négociations entre le Japon et les États-Unis en vue de la résolution de la crise qui opposait les deux puissances relativement à l'occupation de la Chine avaient repris en novembre 1941. La veille de l'attaque sur Pearl Harbor, ces négociations se sont trouvées bloquées.
Le Japon qui caressait son ambition expansionniste de récupérer l'archipel d'Hawai aux Etats-Unis exigeait l'arrêt du soutien américain aux Chinois. Le secrétaire d'État Cordell Hull réclamait quant à lui le retrait des troupes nipponnes de Chine.
A l'effet de relancer les négociations qui avaient lieu à Washingtonun, Roosvelt a transmis un télégramme à l’empereur Hirohito le 6 décembre 1941.
À Washington, les services de renseignements ont intercepté un autre message destiné à l'ambassade japonaise à Washington. Pas assez clair, le message a été interprété par le président Roosevelt comme une simple rupture des relations diplomatiques entre le Japon et les Etats-Unis.
Ce télégramme indiquait que "le gouvernement japonais a le regret d'informer [...] le gouvernement américain qu'en raison de son attitude. Il ne peut rien faire d'autre que considérer qu'il est impossible d'arriver à un accord en menant d'autres négociations".
Le même jour, le ministère des Affaires étrangères japonais a fait porter à ses négociateurs et à l'ambassadeur Kichisaburo Nomura en place à Washington un document codé en 14 points. Ce texte diplomatique notifiait les autorités américaine de la rupture des relations diplomatiques entre le Japon et les Etats-Unis.
Les émissaires du ministère des Affaires étrangères japonais avaient pour consigne de remettre le texte au secrétaire d’État américain le lendemain à 13 h, soit 7 h 30, heure d’Hawaï. Mais le message est parvenu à ses destinataires trop tardivement en raison des retards observés dans le décryptage de ce texte long et complexe.
Si les services américains de renseignement ont réussi à décoder le message bien avant l’ambassade japonaise, ils n'ont cependant pas déchiffré le dernier point du mémorandum qui portait sur la déclaration de guerre.
Le dimanche 7 décembre, alors qu'il était 11 h 58 à Washington et 6 h 28 à Hawaï, le général George Marshall a lu le message dont la teneur l'a secoué. Inquiété par sa teneur, Marshall a été persuadé qu'une attaque se préparait. C'est ainsi qu'il a envoyé un télégramme pour donner l'alerte aux bases américaines situées aux Philippines, à Panama, à San Diego et à Pearl Harbor afin que les différents états-majors de ces bases s'eussent mis "en alerte en conséquence".
Les communications étaient difficiles avec l'archipel. La radio était en panne. Dans ces conditions, un télégramme a été transmis à travers un réseau civil. Celui-ci n'étant pas considéré comme prioritaire, il n'est arrivé à son destinataire à Honolulu que quelques minutes avant l'attaque.
3. La négligence des alertes
Le dimanche 7 décembre 1941, vers minuit, les sous-marins de haute mer ont lancé cinq sous-marins de poche qui ont pris la direction de l'île d'Oahu. Alors qu'il était environ 4 heures du matin, le dragueur de mines américain USS Condor a repéré un périscope à l'entrée du chenal de Pearl Harbor, au destroyer USS Ward, et en a alerté un contre-torpilleur.
Celui-ci n'en a pas retrouvé la trace après vérification. Il s'agissait en réalité d'un sous-marin de poche envoyé par les Japonais pour confirmer la position des cibles prioritaires dans la rade.
Compte tenu de ce que plus d'informations n'avaient pu être obtenues à son sujet par la base américaine, ce qui a alors été considéré comme un simple incident est resté sans suite.
Par le truchement de leurs hommes envoyés en mission de reconnaissance, les Japonais ont appris que qu'aucun porte-avions n'était présent sur la base. Si le Japon a été déçu par cette information, c'est qu'il espérait savoir le porte-avions géant USS Enterprise, fer de lance de la flotte du Pacifique, sur la base. Mais ce géant de guerre américain avait été ralenti par le mauvais temps.
Quelques heures après, un autre périscope a été repéré dans la rade. C'était à nouveau un sous-marin de poche japonais. Il a été poursuivi et coulé par l'US Navy, mais sans plus. Mal informé de la gravité de l'incident et pensant à une fausse alerte, le poste de commandement n'a pris aucune mesure visant à renforcer la sécurité de la base navale américaine.
Après un second message d'alerte envoyé par le navire américain à la suite de l'intrusion d'une barque dans la zone interdite, celle-ci s'est rendue en brandissant un drapeau blanc à la surprise des marins américains qui ne se savaient pas en guerre. Cela aurait pu interpeler le commandement américain, mais rien n'a été fait.
Parallèlement, des soldats de la US Navy postés au sommet de l'île, près de la pointe nord d'Oahu, testaient l'une des dernières trouvailles de l'armée américaine, le radar SCR-270. Tôt le matin, entre 6 h et 7 h 15, ils ont vu des formes suspectes sur leur écran avant de conclure à une formation très importante d'appareils s'approchant de l'île.
Ils venaient alors de repérer les 183 appareils constituant la première vague d'avions conduite par le capitaine de frégate Mitsuo Fuchida. Celle-ci s'envolait vers Pearl Harbor. Elle comprenait 49 bombardiers moyens d'altitude (horizontaux) Nakajima B5N2 Katenote 1, 51 bombardiers en piqué Aichi D3A1 Val, 40 bombardiers torpilleurs Nakajima B5N2 Kate et 43 avions de combat Mitsubishi A6M2 Zéro.
Leur présence ainsi détectée vers 7 h par deux soldats américains, George Elliot Jr. et Joseph Lockard, à la station d’Opana Point, a suscité l'inquiétude de ces derniers. Mais ils n'ont guère été pris au sérieux par un nouvel officier, le lieutenant Kermit A. Tyler qui était convaincu de ce qu’il s’agissait de six bombardiers B-17 qui arrivaient de Californie et qui étaient attendus pour se ravitailler avant de rejoindre leur destination finale de Clark Field dans les îles Philippines. Le lieutenant Kermit A. Tyler aurait alors rassuré les soldats en leur disant de ne pas s'inquiéter.
4. L'ignorance des avertissements de l'espion serbe Dušan Popov
Avant l'attaque du 7 décembre 1941, de nombreux signes et avertissements avaient été envoyés au gouvernement américain qui ne les a pas entendus. Quatre mois avant l'attaque, l'espion serbe Dušan Popov, tout comme Richard Sorge, a informé les services secrets britanniques puis américains des intentions belliqueuses du Japon. Mais les autorités américaines ont fait le choix d'ignorer ces signes.
Dans son livre intitulé Comment Roosevelt fit entrer les États-Unis dans la guerre publié en 2011, Arnaud Blin a fait savoir que l'agent double Dusko Popov avait dévoilé par un questionnaire des services secrets britanniques (MI5) que les amiraux japonais avaient réclamé à l'Abwehr une étude détaillée du bombardement par la RAF de la flotte italienne dans le port de Tarente les 11 et 12 novembre 1940.
Le directeur du FBI J. Edgar Hoover a reçu l'espion Popov dans son bureau le 12 août 1941, mais il n'a transmis qu'une partie du questionnaire à la Maison Blanche.
L’amiral Harold Rainsford Stark, chef des opérations navales américaines, avait quant à lui envoyé un message d’alerte au commandant en chef des flottes de l’Asie orientale et du Pacifique à Hawaï. L'état-major américain qui redoutait donc une attaque japonaise l'attendait plutôt sur d'autres bases navales américaines.
Il ne l'attendait pas à Pearl Harbor dont il croyait fortement à la puissance et à l'isolement, à plusieurs milliers de kilomètres du Japon. Stark était convaincu que l’attaque aurait lieu aux Philippines ou à Singapour.
Les défenses naturelles de Pearl Harbor semblaient la protéger efficacement. Les Américains craignaient davantage un acte de sabotage ou un débarquement, plutôt qu'une attaque aérienne, qu'ils jugeaient impossible. Les menaces transmises n'ont donc pas été prises au sérieux.
5. La timide contre-attaque des Américains
Malgré la puissance de la base américaine de Pearl Harbor, les soldats américains qui s'y trouvaient n'ont réagi que timidement à l'attaque du 7 décembre 1941. La surprise de l'agression a sans doute contribué à la lenteur de leur réaction. Cela a occasionné des pertes énormes dans le camp des Etats-Unis.
Les soldats américains de la base n'avaient reçu aucune alerte avant que les japonais passent à l’attaque. Stationnés aux large des côtes hawaïennes, les avions des Japonais ont torpillé les navires américains basés dans la rade de Pearl Harbor. 2 403 américains sont morts au cours de l'attaque et 1 178 soldats ont été blessés. Mais seulement deux cuirassés ont été détruits, le troisième n'étant qu'un bateau cible, ainsi que 188 avions.
En à peine deux heures, l’armée japonaise a détruit la totalité des avions et navires américains, à l’exception des trois porte-avions qui n'étaient pas sur place. L’île d’Oahu a été entièrement détruite.
À Washington, tandis que les responsables militaires étaient persuadés que la puissance militaire concentrée à Pearl Harbor mettrait la base à l'abri de toute éventuelle attaque, le Japon faisait paisiblement sa progression vers ces installations. De nombreux facteurs ont contribué à la réussite de cette opération de grande envergure qui a ensuite précipité les Etats-Unis dans la seconde guerre mondiale. Au lendemain de cette attaque historique de Pearl Harbor, le Président américain, Franklin Delano Roosevelt, a déclaré la guerre au Japon.
Hier, 7 décembre 1941 — une date qui restera à jamais marquée dans l'Histoire comme un jour d’infamie — les États-Unis d'Amérique ont été attaqués délibérément par les forces navales et aériennes de l'empire du Japon. Les États-Unis étaient en paix avec le Japon et étaient même, à la demande de ce pays, en pourparlers avec son gouvernement et son empereur sur les conditions du maintien de la paix dans le Pacifique. […]. J'ai demandé à ce que le Congrès déclare depuis l'attaque perpétrée par le Japon dimanche 7 décembre, l'état de guerre contre le Japon.
Source: Legit.ng