Comment se remettre en question : quelques étapes pour travailler sur soi
Ai-je fait un bon choix ? Suis-je sur la bonne voie ? Pourquoi en suis-je arrivé là ? Pourquoi m'est-il si difficile d'atteindre mes objectifs ? Qu'est-ce qu'il m'arrivé ? Il arrive à tout le monde de se poser ces questions. Mais elles ne constituent qu'un point sur la ligne tortueuse de la remise en question. Comment se remettre en question donc ? Des experts en parlent dans cet article.
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Les formations en développement personnel foisonnent sur la toile à tel point que l'on pourrait se demander si ce domaine est né avec l'éclosion de nouvelles technologies de l'information et de la communication. Pourtant, il est inhérent au besoin de performance et d'amélioration qui anime l'homme depuis toujours. On se remet naturellement en question quand les choses ne marchent pas comme on le souhaite. Mais on ne sait pas toujours comment se remettre en question. Mais il est important de se demander avant tout ce qu'est une remise en question.
Se remettre en question, c'est quoi ?
De nombreuses situations de la vie suscitent des interrogations relativement à la suite que l'on souhaite donner aux événements ou que l'on redoute. Ces situations sont celles de tous les jours et se rapportent à tous les domaines de la vie : scolaire, professionnel, familial, sentimental, amical…
Ces interrogations qui fusent à certains moments importants constituent les actes de remise en question. Il est cependant important de distinguer une véritable envie de changement d’un coup de blues momentané. La psychanalyste Monique David-Ménard a constaté en effet que « Certains patients viennent dire qu’ils prennent plaisir à 'se faire des nœuds'. » « En fait, ils s’enferment dans un doute perpétuel dont on ne sait s’il est pour eux un obstacle ou une jouissance en lui-même », a-t-elle ajouté.
Selon le psychanalyste Marie-Jean Sauret, « d’une façon plus générale, se remettre en question ne signifie pas sempiternellement douter de soi. Cette manière de penser inhibe : quand vous passez votre temps à ruminer, vous ne faites pas grand-chose ».
On peut donc conclure que la remise en question n'est qu'un enchainement incessant de questions, encore moins un examen de conscience se rapportant à nos manquements et insuffisances, ni même une évaluation de soi relativement aux performance des autres ou à ce qui est établi comme la norme.
La bonne remise en question selon Monique David- Ménard est celle par laquelle « tout à coup, ce qui nous faisait souffrir, mais dont nous nous accommodions, devient insupportable ». La psychanalyste soutient qu'il s'agit « de quelque chose de profondément viscéral. Pour se détacher de sa prison, l’intellect et la volonté ne servent à rien ».
Se remettre en question, pourquoi ?
Tous les changements commencent par une remise en question. Bien qu'elle est spontanée, elle vise à établir une sorte de bilan dans son service, sa relation amoureuse, ses études, etc. Il sera alors question de poser un regard intérieur sur le chemin parcouru à l'effet repartir sur de nouvelles bases.
Comme le pense la philosophe et psychanalyste Anne Dufourmantelle, « nous abritons souvent en nous un bourreau permanent ». C'est ce « bourreau permanent » qui nous condamne, nous incrimine, nous met face aux décisions que nous avons prises pour plaire, qu'il faut appeler à la barre soit pour lui donner raison, soit pour déconstruire ses accusations.
On peut mener une vie tranquille sans jamais se remettre en question jusqu'au jour où tout s'obscurcit et exige un temps de répit, un temps de questionnements. C'est ce qu'il s'est passé avec Aurélie, une employée âgée de 40 ans dont le magazine Psychologie a rapporté le témoignage :
« Pas le temps. Entre mes trois enfants, mon mari et le travail, ma vie était suffisamment chargée pour que ce genre de préoccupation ne m’effleure pas une seconde. Et puis, un matin, mon supérieur m’a annoncé une formidable opportunité : gérer en direct la communication personnelle de notre P-DG. J’ai eu l’impression physique de suffoquer. Ça, ce n’était pas possible. Je ne pouvais pas faire la promotion d’un patron pour lequel je n’avais aucune estime personnelle. J’avais pris l’habitude d’avaler des couleuvres depuis des années pour préserver ma tranquillité, mais, là, un cap avait été franchi. J’ai vacillé et me suis sérieusement posé la question du sens de ma vie ».
La remise en question d'Aurélie a abouti à des réponses relatives aux causes de son malaise professionnel subit. Elle a compris qu'elle souffrait de la relation pesante qu'elle entretenait avec son entourage, sa boite et « ses petits chefs mesquins, peureux et incompétents, de ses salariés soumis, de cette ambiance veule ».
Si Aurélie a pris une décision radicale à son service, certains, par contre, préfèrent abdiquer comme le précise Anne Dufourmantelle : « Certains se disent : 'Tu vois bien, tu n’as pas les moyens de tes espérances, pas les moyens de faire bouger les choses'. Car le pivot de la remise en question, c’est le 'désentravement'. Cela demande beaucoup de force et de courage que de répondre à cette interrogation fondamentale : comment cesser de coïncider avec ce que nous avons cru être nous-même pour rejoindre une part inconnue de notre être qui nous attend ? Une bonne remise en question s’appuie en fait sur une forte pulsion de vie », enseigne-t-elle.
Comment se remettre en question ?
Il n'y a pas une démarche classique de remise en question. Le processus repose toutefois sur ce à quoi on aspire. En effet, la remise en question consistant à s'expliquer à l'effet de « tirer les conséquences », comme l'a fait savoir Marie-Jean Sauret, il faut faire ressortir de son for intérieur ce qui serait alors un obstacle à l'évolution, à l'épanouissement.
En général, se remettre en question passe ainsi par quelques étapes dont les principales consistent entre autres à :
- reconnaitre qu'il y a un problème,
- faire face à ce problème,
- se poser les questions pertinentes sur soi-même, sur son entourage,
- tirer des conclusions et
- prendre des résolutions.
Il n'est pas toujours question de faire des ruptures professionnelles, amoureuses ou amicales. Marie-Jean Sauret recommande d'ailleurs de procéder par des « ajustements progressifs, sensibles dans les rapports que nous entretenons avec nous-même et avec les autres ». « À chacun son style. À chacun sa manière de faire avec la difficulté que nous avons tous à nous loger dans le monde », pense-t-il.
C'est la démarche progressive qu'a adoptée Aurélie après le malaise auquel elle a fait face.
« Quand je me suis aperçue que j’étais en train de passer à côté de ma vie, j’ai eu un sursaut vital mais pas radical : j’ai décidé de préparer mon départ », a-t-elle indiqué.
Quelques questions importantes
Les questions suivantes peuvent aider dans un processus de remise en questions. Elles ont pour objectif d'établir un diagnostic sur soi et sur son environnement.
- Qui suis-je ?
- Comment puis-je me décrire ?
- Quelles sont mes qualités ?
- Quels sont mes défauts ?
- Qu’est-ce qui me passionne ?
- Quelles sont mes valeurs ?
- Quelles sont les choses les plus importantes pour moi ?
- De quoi suis-je fier ?
- Quel est l'idéal que je poursuis ?
- Quelles sont mes priorités ?
- Ma vie, est-elle celle dont j'ai toujours rêvé ?
- Quelles sont les choses les plus importantes que j'ai apprises de la vie ?
- Ai-je de mauvaises habitudes ?
- Suis-je prêt à les abandonner ?
- Quelles bonnes habitudes devrais-je développer ?
- Suis-je satisfait de ma vie actuelle ?
- Suis-je capable de grandes choses ?
- Que dois-je faire pour y parvenir ?
- Quelles sont les opportunités que je recherche ?
- Quelles sont les opportunités que je peux saisir ?
- Suis-je capable de créer des opportunités ?
- Qu'est-ce qui me motive ?
- Suis-je en bons termes avec les autres ?
- Comment me perçoivent-ils ?
- Quels sont nos points de convergence ?
- Quels sont nos points de divergence ?
- Avec qui suis-je plus en harmonie ? Pourquoi ?
- Ai-je des ennemies ? Pourquoi ?
- En quoi pourrais-améliorer nos relations ?
Source: Legit.ng
