10 choses à savoir sur Kirikou, le personnage de Michel Ocelot
Kirikou est un film d’animation français qui a changé la donne dans ce secteur jugé peu lucratif. Michel Ocelot, le réalisateur a démontré une fois de plus son talent avec ce film à petit budget, qui a réussi à se classer parmi les plus grands. C’est un succès inattendu, en partie dû à son univers original, élaboré minutieusement à la main et à son inspiration issue de la mythologie africaine, encore peu exploitée par les grandes productions. Découvrez les dix choses à savoir sur ce long-métrage.
L’origine de Kirikou : un conte africain
Kirikou est tiré d’un conte africain que Michel Ocelot a découvert dans un recueil d’Equilbecq, un administrateur des colonies françaises du XXe siècle. Dans sa version originelle, l’enfant parle dans le ventre de sa mère et lui demande de naitre. Il sort, sans l’aide de sa mère et est complètement indépendant. Il s’empresse de tuer la sorcière du village.
Michel Ocelot s’inspire de cette histoire pour créer ses personnages et sa propre version. Dans la première saga de la série, Kirikou et la sorcière, Kirikou guérit la sorcière Karaba, au lieu de la tuer. Michel Ocelot ajoute ainsi une dimension morale à l’histoire.
Michel Ocelot, le réalisateur de Kirikou
Michel Ocelot est un réalisateur français né en 1943 à Villefranche-sur-Mer. Il a passé son enfance en Guinée, puis à Angers avant de s’installer à Paris. Il a toujours su qu’il avait une âme d’artiste. Michel Ocelot a étudié aux Beaux-arts à Angers, ensuite au sein des Arts-décoratifs à Paris, puis au California Institute of the Arts à Los Angeles.
Michel Ocelot mise sur la simplicité pour réaliser ses œuvres. Avant d’être connu pour sa trilogie Kirikou, le réalisateur a reçu le César du meilleur court-métrage d’animation pour son œuvre La légende du pauvre bossu en 1983. Michel Ocelot est égalemnt à l'origine d'une des meilleurs films fantastiques, Les contes de la nuit.
Kirikou et la Sorcière, la première de la saga
Kirikou et la Sorcière est sortie en 1998. Le réalisateur a mis deux ans à recueillir le budget et quatre ans à réaliser le film aux quatre coins du monde, puisque plusieurs organismes ont participé au financement de cette animation. Le succès de Kirikou et la Sorcière a été une grande surprise et malgré la concurrence de grandes productions américaines, comme Mulan ou Le Prince de l’Égypte, Kirikou arrive à remplir les salles de cinéma, avec finalement 1,4 million d’entrées.
Kirikou et les bêtes sauvages
Ce deuxième volet de Kirikou, sorti en 2005, n’est pas la suite de Kirikou et la Sorcière. Kirikou et les bêtes sauvages entre en détail dans les aventures de ce petit bonhomme très rapide, lorsqu’il a affronté la sorcière Karaba. « L'histoire de Kirikou et la Sorcière était trop courte. On n'a pas eu le temps de rapporter tout ce que l'enfant avait accompli. Et il a vraiment accompli de belles et bonnes actions, qu'il ne faudrait pas oublier. Alors, je vous les raconte », rapporte Michel Ocelot. La réalisation de ce film d’animation a requis quatre années de travail et plus de 500 000 dessins.
Kirikou et les hommes et les femmes
Le troisième volet de Kirikou est sorti en 2012. Il part sur le même concept que Kirikou et les bêtes sauvages. Cette fois-ci, Michel Ocelot raconte cinq aventures de Kirikou avec les gens du village. Ces aventures se déroulent du temps de Kirikou et la sorcière. C’est le grand-père de Kirikou qui narre les histoires. Comme les deux premiers volets de la trilogie, ce film d’animation a reçu une critique globalement positive, surtout au niveau du graphisme et de la musique qui sont toujours aussi enchanteurs.
Le style graphique inspiré d’un tableau
Comme le style graphique africain est axé dans les arts décoratifs et très peu sur les figures, Michel Ocelot s’est inspiré des tableaux du Douanier Rousseau pour l’univers visuel du film. Pour la création des personnages, il puise son inspiration dans l’art de l’Égypte antique. Dans sa première version, Michel Ocelot a utilisé des silhouettes, des ombres noires dans un décor coloré. Mais cette idée a été vite abandonnée puisque ses conseillers ont eu peur qu’aucun investisseur ne veuille financer ce projet.
La technique utilisée
En ce qui concerne la technique, Kirikou utilise à la fois le 2D et les images de synthèse. Les personnages sont dessinés à la main et l’ordinateur rassemble et complète le tout avec les effets spéciaux et les mouvements des caméras. Michel Ocelot garde le côté authentique de ses dessins, tout en utilisant la technologie pour l’aider à faire le décor du film. Il a travaillé avec plusieurs studios, notamment Les Armateurs à Angoulême ou Odec Kid Cartoons à Bruxelles.
La musique de Kirikou
Pour la première fois, Youssou N'Dour, auteur-compositeur-interprète, musicien et homme politique sénégalais, a accepté de travailler la musique d'un film. Il fait partie des musiciens les plus riches en Afrique. Youssou N'Dour a accepté puisque cette histoire est très proche de sa sensibilité et des personnages de la mythologie africaine, mettant en exergue l’eau, la nature, les enfants et les sorcières.
En travaillant sur la musique de Kirikou, Youssou N'Dour a pu renouer avec la musique traditionnelle et éviter les instruments modernes. Ce travail lui a permis de trouver une inspiration plus naturelle, en utilisant des instruments africains traditionnels.
Une surprise pour l’industrie de l’animation française
Globalement, dans ce contexte, on peut dire qu’il ya eu un avant et un après Kirikou dans l’industrie d’animation française. « C'est le petit miracle de Kirikou. Alors qu'avant on n'en produisait presque pas, maintenant on produit plusieurs longs-métrages d'animation en France chaque année », raconte Michel Ocelot.
Cette production a donné un nouvel élan à la production française, puisqu’on sait que le succès d’un film ne dépend pas de son budget et qu’un film d’animation français peut être rentable. Après le succès de Kirikou, les investisseurs étaient moins réticents à accorder leur financement, puisque le succès peut-être au rendez-vous.
Kirikou : les produits dérivés
Les histoires de Kirikou ont donné lieu à plusieurs produits dérivés, après son succès inattendu. Il y a notamment des livres narrant les aventures de Kirikou édités par Milan. C’est le succès de ces aventures qui ont donné naissance au deuxième volet de Kirikou intitulé Kirikou et les bêtes sauvages.
Il y a également un livre retraçant la conception de Kirikou par Michel Ocelot, dans les éditions du Seuil. Des jeux vidéos, des documentaires animaliers et des comédies musicales ont également vu le jour, avec comme héros le personnage de Kirikou.
Source: Legit.ng