Comment Marcel Barbeault est devenu le tueur de l'ombre
Dans les années 1970, Nogent-sur-Oise est entrée en fracas dans l'histoire des villes les plus sombres de la France. Entre 1969 et 1976, les habitants de cette commune française ont vécu tétanisés, la peur au ventre. Marcel Henri Barbeault y avait jeté une atmosphère de terreur par ses assassinats.
Marcel Barbeault a été l'auteur du meurtre de sept femmes et d'un homme. Trois de ses victimes sont sorties vivantes de ses assauts meurtrières. Depuis décembre 1976, il purge sa peine de réclusion criminelle à perpétuité à la maison centrale de Saint-Maur. A 81 ans, il est le plus vieux détenu de France. Son histoire fait froid dans le dos comme celle de Leonarda Cianciulli ou de Dexter.
Présentation sommaire de Marcel Barbeault
Nom de naissance | Marcel Henri Barbeault |
Surnom | Tueur de l'ombre |
Date de naissance | 10 août 1941 |
Lieu de naissance | Liancourt, l'Oise, Hauts-de-France,France |
Age | 81 ans |
Nationalité | française |
Mère | Micheline Henriette Catelle(1920 - 1968) |
Père | Lucien Auguste Barbeault(1920 - 1995) |
Occupations successives | chauffeur de rivets, brancardier,ouvrier spécialisé |
Faits majeurs | meurtres et tentatives d'assassinats |
Sentence | prison à perpétuité |
Date d'arrestation | 14 décembre 1976 |
Dates de condamnation | le 10 juin 1981 puis le 2 décembre 1983 |
Lieu d'incarcération | maison centrale de Saint-Maur |
Occupation en prison | bibliothécaire |
Qui est Marcel Barbeault ?
Marcel Henri Barbeault était un Français ordinaire, vivant dans l'anonymat jusqu'au 14 décembre 1976, date à laquelle son visage a été collé aux assassinats de huit habitants des alentours de Nogent-sur-Oise. Marcel Barbeault est le tueur en série et le plus ancien prisonnier toujours incarcéré en France.
Qu'est-ce qui a fait l'enfance de Marcel Barbeault ?
Né le 10 août 1941 à Liancourt dans l'Oise, Marcel Henri Barbeault a mené une vie tranquille avant de se lancer dans sa folie meurtrière. Il est le fils aîné d'un conducteur de locomotive à vapeur et d’une mère employée dans le domaine du textile.
C'est sans certificat d'études primaires que le natif de Liancourt a abandonné le chemin de l'école pour emprunter celui des ateliers de la Clouterie Rivierre à Creil. A seulement 14 ans, il a commencé à y travailler en tant que chauffeur de rivets.
Comme la plupart des jeunes de son âge, Marcel Henri Barbeault s'est également engagé au sein de groupes chrétiens. Il a notamment été membre des Cœurs vaillants, puis militant de la Jeunesse ouvrière chrétienne.
À 19 ans, il s'est engagé dans l'Armée, le 13 décembre 1960. Pendant la guerre d'Algérie, il a ainsi servi en tant que brancardier, avant d'occuper un poste d'ouvrier spécialisé à Saint-Gobain, dès son retour à l'usine.
Il a ensuite tenté d'intégrer le corps de la gendarmerie et celui des parachutistes en bravant ses crises de vertige. Son mètre quatre-vingt et son physique impressionnant de boxeur et judoka n'ont pas suffi pour le conduire à la réalisation de ce rêve. Après huit tentatives infructueuses au code de la route, Marcel Henri Barbeault a dû abandonner.
Comment Marcel Barbeault est-il devenu un délinquant ?
Des actes imputés à la psychologie de Marcel Barbeault
A l'âge adulte, Marcel Barbeault a mené une vie heureuse avant d'être confronté à une série de malheurs. En 1964, il a épousé une Française prénommée Josiane, avec qui il a eu deux garçons, Patrice et Laurent. En 1968, sa mère, Micheline, est morte d'un cancer du sein, après avoir subi une ablation des deux seins. Elle a été rejointe dans le monde des morts en 1971 et puis en 1974, par ses deux fils et frères de Marcel Barbeault.
C'est à cette période qu'il est devenu un cambrioleur, opérant en rentrant du travail, seul sur sa mobylette. Parmi les objets emportés par Marcel Barbeault, il y avait des armes. Certains ont imputé cette plongée dans le crime et la violence au traumatisme qu'il aurait subi à la suite de cette série de décès enregistrés dans sa famille.
Comment Marcel Barbeault est-il passé du cambriolage aux assassinats ?
Le 10 janvier 1969, six balles tirées d'une carabine 22 Long Rifle se sont logées dans le corps de Françoise Lecron à Nogent-sur-Oise. La victime était l'épouse d'un collègue de Marcel Barbeault. S'étant jetée à terre, elle s'en est miraculeusement sortie. Personne n'a soupçonné Barbeault dans cette affaire qui a fait grand bruit dans cette localité paisible.
Quatre jours seulement après, le 14 janvier 1969, il a de nouveau tiré et a atteint sa cible. Michèle Louvet, une jeune de 17 ans a eu le malheur de tomber sur Barbeault qui lui a tiré un coup de carabine dans le ventre, sur la voie publique de Nogent-sur-Oise. Si elle a survécu à cette agression, la deuxième victime de Marcel Barbeault n'a pas pu voir son agresseur.
Le 23 janvier 1969, on a retrouvé le corps sans vie de Thérèse Adam, une femme de 45 ans, gisant près de la voie ferrée. Marcel Barbeault venait de tuer pour la première fois. Il avait violé sa victime avant de lui transpercer la peau à l'aide de sa carabine 22 Long Rifle. La peur s'est davantage emparée des habitants de cette ville et les enquêteurs ont commencé à explorer la piste d'un potentiel tueur en série.
Au début des enquêtes qui ont été ouvertes à la suite de cette découverte macabre, on parlait d'une psychose criminelle du fait du rythme des crimes perpétrés. A 27 ans, Marcel Barbeault dont on ne savait rien de l'identité est devenu l'un des tueurs en série les plus recherchés de France.
Le 16 novembre 1969, c'est Suzanne Mérienne qui a fait les frais de la folie meurtrière de Marcel Barbeault. La dame de 44 ans a reçu une balle de carabine dans la tempe, alors qu'elle se trouvait dans son pavillon avec sa fille, Micheline Mérienne, âgée de 19 ans.
Micheline a réussi à échapper à leur bourreau et à alerter les voisins. Mais cela n'a pas suffit pour sauver la vie de sa mère qu'elle a retrouvée, gisant dans son sang. Les secours ont conduit Suzanne à l'hôpital où elle a poussé son dernier soupir.
Le 9 janvier 1970, une femme a appelé la police pour dénoncer son mari dont elle trouvait qu'il correspondait au signalement du tueur. Arrêté et interrogé par la police avant d'être relâché, le malheureux n'aurait pas supporté la trahison de sa femme et se serait donné la mort en se jetant sous un train.
Après la découverte de son corps, on a trouvé des clés tachées de plâtre dans sa poche. La similitude entre ces traces de plâtre et celles retrouvées dans le sac du tueur a renforcé l'idée selon laquelle il s'agissait du corps du tueur.
De plus, après ses deux tentatives de meurtres et deux meurtres, Marcel Barbeault a arrêté ses activités criminelles pendant plus de trois ans. La police et les habitants de Nogent-sur-Oise ont alors considéré le suicidé du train comme le Tueur de l'ombre. Mais Barbeault n'allait plus attendre pour satisfaire ses pulsions meurtrières.
Pourquoi Marcel Barbeault a-t-il été surnommé le Tueur de l'ombre ?
Après ses la première série de ses meurtres, Marcel Barbeault qui continuait de mener sa vie loin de tout soupçon est devenu le Tueur de l'ombre, en raison de ses crimes perpétrés dans l'obscurité. Le 6 février 1973, il a assommé Annick Delille à Nogent-sur-Oise. Le coup de matraque sur la tête de cette autre victime n'était pas assez fort pour lui ôter la vie. Marcel Barbeault a donc logé une balle de 22 Long Rifle dans sa nuque pour l'éliminer.
La 28 mai 1973, Marcel Barbeault a tué un couple, Eugène Stéphan et Mauricette Van Hyft, sur le parking du cimetière de Laigneville. Le 8 janvier 1974, Barbeault a surpris Josette Routier dans le logement qu'elle venait d'acquérir, et l'a froidement abattue de deux balles de 22 Long Rifle.
Le 26 novembre 1975, Julia Goncalves a été abattue par Marcel Barbeault vers 6h alors qu'elle se rendait à son travail. Son corps a été retrouvé le lendemain matin, dans un cours d'eau traversant le parc. Le 6 janvier 1976, près de la gare de Villers-Saint-Paul, Barbeault a tué Françoise Jakubowska d'une balle de 22 Long Rifle.
Comment Marcel Barbeault a-t-il été arrêté ?
Marcel Barbeault a été arrêté le 14 décembre 1976, grâce à un coup de téléphone anonyme. Le dénonciateur a donné assez d'indices sur le tueur pour mettre les enqueteurs sur la piste de Marcel Barbeault : « Âgé de 35 ans, il mesure 1,80 m, il est marié à une blonde, il a deux enfants, pas de permis de conduire, il a fait l’Algérie, il a pratiqué la boxe et il a travaillé chez Rivierre… ».
Source: Legit.ng