Le testament d'Alain Gillot-Pétré : sera-t-il exaucé un jour ?
Depuis 1999, le dernier jour de l'année n'est pas une occasion de réjouissances dans la famille d'Alain Gillot-Pétré. Le journaliste a été arraché à la vie le 31 décembre 1999, emporté par un cancer. Ce triste souvenir est d'autant plus vif que depuis lors, l'une des exigences inscrites dans le testament d'Alain Gillot-Pétré n'a jamais été exaucée.
Le 31 décembre 1999, Alain Charles Jean-Roger Pétré, plus connu sous le nom d'Alain Gillot-Pétré, s'est éteint après un long combat contre le cancer. Avant son départ, celui qui a présenté la météo sur Antenne 2 et TF1 pendant dix-huit années avait organisé son dernier voyage. Amoureux de la Guadeloupe, il a exprimé son vœu que ses cendres y soient transportées par un ouragan. Depuis 22 ans, ses proches attendent toujours que les conditions prescrites par le défunt journaliste pour cet ultime voyage soient réunies à cet effet.
Présentation sommaire d'Alain Gillot-Pétré
Nom de naissance | Alain Charles Jean-Roger Pétré |
Genre | homme |
Date de naissance | 31 décembre 1999 |
Lieu de naissance | Versailles, Yvelines, Île-de-France, France |
Signe astrologique | Capricorne |
Age à son décès | 49 ans |
Date de décès | 31 décembre 1999 |
Lieu de décès | Issy-les-Moulineaux, Hauts-de-Seine, Île-de-France, France |
Nationalité | française |
Ethnicité | caucasien |
Ethnicité | animateur |
Média | Antenne 2, La Cinq, TF1 |
Sexualité | hétérosexuel |
Femme | Marie-Claude Gillot-Pétré |
Enfants | Alexandra, Maximilien et Frédérica |
Récompenses | meilleur présentateur Météo |
Autre activité | écrivain |
Passion | ouragans |
Groupe | ADO (Amicale des Ouragans) |
Pseudonyme | « Hugo » ( « Ouragan » de 1989 ) |
L'étrange dernière volonté d'Alain Gillot-Pétré
Le 31 décembre 1999, l'annonce de la mort d'Alain Gillot-Pétré a été un choc pour les nombreux téléspectateurs qu'il avait séduits par sa façon particulière de présenter la météo. Il avait 49 ans. Sachant que le cancer contre lequel il se battait finirait par l'emporter, Alain Gillot-Pétré avait pris la peine de consigner sa dernière volonté dans son testament.
Il y avait demandé qu'on l'incinérât et qu'on dispersât ses cendres dans des conditions climatiques précises. Très attaché à l’île de la Guadeloupe, où il avait grandi et où il allait régulièrement observer les cyclones tropicaux avec son groupe d'amis des ouragans, l'Amicale des Ouragans, le présentateur météo avait demandé que les restes de son corps y fussent dispersés pendant un ouragan de force 5, allant à 180 kilomètres par heure.
22 années après, cette volonté d'Alain Gillot-Pétré n'a pas encore été exécutée pour la simple raison que de telles conditions n'ont pas été observées depuis lors en Guadeloupe. En effet, depuis le départ de l'animateur, aucun cyclone d’une telle ampleur n’a eu lieu dans cette région d’outre-mer.
Depuis, les restes d'Alain Gillot-Pétré seraient donc restés dans l'urne qui les a accueillis après son incinération. C'est un de ses amis installés en Guadeloupe qui est serait le gardien. On peut imaginé que sa dernière volonté sera accomplie quand un ouragan de force 5 traversera la Guadeloupe à la vitesse de 180 kilomètres par heure. Comme a conclu son épouse, « Alain a placé la barre un peu haut ».
Dans une interview accordée à France Dimanche, en 2015, la veuve, Marie-Claude, a fait savoir que celui qui a été élu meilleur animateur météo de France à cinq reprises « adorait la Guadeloupe, où il rêvait de prendre sa retraite ». « Je suis un nègre blanc », disait-il, selon les révélations de son épouse qui a ajouté qu’il « n’hésitait pas à prendre des risques pour filmer ses chers cyclones ».
Alain Gillot-Pétré était dangereusement passionné par les ouragans. On raconte qu'il avait l'habitude de s’attacher à un arbre avec une chaîne pour éviter d'être emporté par les ouragans dont il se rapprochait de façon extrêmement périlleuse. Marie-Claude a également fait savoir que l'animateur avait déjà « embarqué à bord d’un avion militaire américain pour atteindre l’œil d’un cyclone ».
Le destin tragique d'Alain Gillot-Pétré
De son nom de naissance Alain Charles Jean-Roger Pétré, Alain Gillot-Pétré est né le 16 juin 1950 à Versailles. Il a poussé son dernier soupire 49 automnes après, le 31 décembre 1999 à Issy-les-Moulineaux.
Alain Gillot-Pétré a fait des études d'histoire et de géographie avant de se lancer dans une carrière de journaliste de télévision en 1972. Il a commencé comme rédacteur de politique étrangère et a participé aux émissions 24 heures sur la 2. On l'a ensuite vu aux commandes du même programme sur la 1ère. Il a par ailleurs travaillé comme critique littéraire à France Inter, entre 1975 et 1977.
Alain Gillot-Pétré s'est ensuite rapidement imposé dans l'environnement d'Antenne 2. Le 4 février 1981, il a pris les rênes du bulletin météo télévisé sur la chaine. Il est ainsi devenu une vedette du grand public de la télévision grâce à la touche d'humour qu'il a ajoutée à sa présentation.
Parallèlement, il signait la chronique météo du quotidien Libération. Il y est resté de 1982 à 1986. Le 17 décembre 1984, l'animateur a célébré son 2000e bulletin météo sur Antenne 2, aux côtés de Bernard Rapp. Le 7 février 1986, il a quitté cette chaîne après y avoir présenté son dernier bulletin, le 2 623e, avec Claude Sérillon.
C'est plutôt pour un jeu, C'est beau la vie, qu'Alain Gillot-Pétré a déposé ses valises à la nouvelle chaîne privée d'alors, La Cinq, au début de l'année 1986. Il en a tenu le gouvernail du 21 février 1986 au 27 juin 1986 à 19 h 25. Au bout de quatre mois infructueux, Alain Gillot-Pétré a été remercié. Cette adaptation italienne d'Une famille en or ne rencontrait pas le succès espéré.
Ce n'est qu'en décembre 1987, que l'animateur a signé son retour à la télé. Il avait été rappelé pour présenter à nouveau la météo sur les antennes de TF1, devenue entre-temps une chaîne privée. Il a ainsi continué d'imprimer ses marques en raflant au passage cinq titres de meilleur animateur de météo.
Une décennie après, le 1er juin 1998, il a présenté son 8 986e bulletin qui est resté dans les mémoires. En direct et devant plus de cinq millions de téléspectateurs, Alain Gillot-Pétré a été victime d'un malaise et a quitté le plateau après avoir lâché ces phrases « Je ne peux plus... Excusez-moi ».
Pour justifier cet incident, la direction de TF1 a parlé d'un coup de fatigue. Personne ne se doutait alors qu'il s'agissait du début d'un film tragique qui se terminerait un an après. Le 12 juillet 1998, le présentateur a fait une apparition furtive dans la météo de Catherine Laborde.
Son look trahissait déjà le détérioration de son état de santé. Il était amaigri et avait le crane rasé. Trois mois après, il est pourtant retourné de façon officielle à l'antenne. S'il semblait physiquement diminué, Alain Gillot-Pétré n'avait pourtant rien perdu de son style oratoire singulier. Blagueur comme à son habitude, il cachait cependant son crane avec un chapeau et portait des cotillons.
Sous le regard de ses millions de téléspectateur, le meilleur animateur météo de son temps s'est éteint à petit feu. Il maigrissait jour après jour. La rumeur de son cancer a circulé pendant des mois avant d'être confirmée après son décès.
Le 11 août 1999, il a commenté en direct sur TF1 et en voix off l'éclipse solaire de cette journée, à Reims, le dernier phénomène de ce type observé à Paris en cette fin de siècle. Six jours après, il a fait une de ses dernières apparitions à la télévision en présentant le dernier bulletin météo.
Bien que sous chimiothérapie, Alain Gillot-Pétré se faisait de moins en moins présent à l'écran. Il gardait cependant l'espoir de présenter le dernier bulletin de 1999 et le premier bulletin du nouveau millénaire sur TF1, comme l'avait annoncé Etienne Mougeotte, le patron de la chaîne. Malheureusement, le 31 décembre 1999, son décès a été annoncé.
A 13 h 45, ce jour, c'est Catherine Laborde qui a présenté le bulletin de TF1. Elle l'a introduit par ces mots qui ont fendu le cœur des millions de téléspectateurs de la chaine : « Il souhaitait tellement être là pour présenter cette émission du 31 ».
Les téléspectateurs qui lui avaient décerné à cinq reprises le trophée du meilleur présentateur météo ont gardé de nombreux souvenirs de « Gillot », notamment ceux de l'homme qui avait révolutionné la présentation de la météo, au cours de sa longue carrière.
On s'en souvient encore comme celui qui a introduit les nouvelles techniques d'imagerie électronique, comme la photo satellitaire, et remplacé le bulletin monocorde par l'information et la narration mêlée à des histoires drôles.
Alain Gillot-Pétré a conduit plus de 9 000 bulletins météo. Il a également écrit 12 livres traitant tous des questions liées à la météo.
L'animateur était également un globe-trotter qui parcourait le monde pour observer les cyclones tropicaux, notamment les ouragans et les typhons entre autres. Il était un habitué de la Guadeloupe, où il a fait partie d'un groupe de neuf personnes, l'ADO, l'Amicale des Ouragans. Comme chaque membre de cette amicale, l'animateur portait le nom d'un cyclone. Le sien était « Hugo », en référence à l'ouragan de 1989.
Bibliographie d'Alain Gillot-Pétré
- Voir les Antilles, Hachette, 1980
- La Météo et ses secrets (avec Georges Dhonneur), Nathan, 1982
- Paperasse en délire, Générique, 1984
- Le bon emploi du temps (avec François Sigaléa), Laffont, 1984
- Ma gueule d’atmosphère, Point Virgule, 1987
- Hugo tel quel, Prime, 1989
- Du vent dans la tête, Belfond, 1989
- Choses vraies, Michel Lafon, 1992
- La Guadeloupe telle quelle, (avec Philippe Giraud), Pélican, 1993
- Les charlatans du ciel, Michel Lafon, 1994
- On achève bien les cheveux, Michel Lafon, 1995
- 3 cyclones et du chagrin (avec Philippe Giraud et Roland Mazurie), Météo-France, 1995
Source: Legit.ng