John Carreyrou : le journaliste qui a démasqué Elizabeth Holmes
John Carreyrou est un journaliste franco-américain qui a été doublement récompensé par le prix Pulitzer pour ses enquêtes qui ont permis de mettre en lumière les déboires de certaines industries. Il est notamment connu pour avoir démantelé les abus de l’assurance santé Medicare pour les séniors, et plus récemment pour le scandale de la startup Theranos dirigée par Elizabeth Holmes, la nouvelle chouchou de la Silicon valley.
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John Carreyrou, un journaliste avec un double Pulitzer
John Carreyrou est un journaliste franco-américain. C’est le fils de Gérard Carreyrou, un journaliste français et d’une Américaine. Même si son père est journaliste, le journalisme n’a pas été son premier choix de carrière. « Je n’étais pas sûr de vouloir être journaliste, je voulais me laisser toutes les portes ouvertes », raconte-t-il.
John Carreyrou a poursuivi des études en sciences politiques à l’Université Duke en 1994. C’est à la fin de ses études qu’il a compris qu’il voulait faire carrière dans le journalisme : « À la fin de mes études, je me suis rendu compte que j’aimais écrire et le livre "All the President’s men" de Bob Woodward, m’a beaucoup inspiré ».
John Carreyrou rejoint le Wall Street Journal en 1999. Il travaille d’abord à Bruxelles, puis rejoint la capitale Paris pour mener des investigations sur les affaires françaises et le terrorisme. Il grave petit à petit les échelons dans cette entreprise et est nommé chef de bureau adjoint pour l'Europe du Sud, puis chef de bureau adjoint et chef du bureau de la santé et de la science à New York.
Il quitte le journal en 2019 pour se consacrer à des conférences rémunérées, interdites par Wall Street Journal. Ce journaliste est reconnu pour la qualité de ses investigations. Il a notamment reçu le prix Pulitzer à deux reprises, en 2003 et en 2015. Le prix Pulitzer de 2015 est la récompense de son enquête sur l’assurance Medicare qui couvre les séniors de plus de 65 ans. Pour démanteler le système, il a enquêté sur cette affaire depuis 2009.
En ce qui concerne sa vie privée, John Carreyrou est marié à la journaliste de Bloomerang news Molly Schuetz. Ensemble, ils ont trois enfants.
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L’enquête sur Elizabeth Holmes
Elizabeth Holmes est une femme d’affaires américaine. Suite à la chute de son empire, elle est devenue le symbole de la dérive du crédo de la Sillicone valley « Fake it until you make it » (« Fait semblant jusqu’à ce que ça marche »). L’excès de confiance de la jeune femme l’a propulsé au sommet avec son invention Edison, un appareil qui peut effectuer plusieurs sortes d’analyses en prélevant seulement quelques gouttes de sang sur le doigt.
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La jeune femme a quitté ses études à l’âge de 19 ans pour fonder sa société Theranos. C’était en 2003, elle a réussi à convaincre les plus grands investisseurs comme Timothy Drapper, Don Lucas ou encore Rupert Murdoch qui n’est autre que le patron du Wall Street Journal, à s’allier à sa cause. Pour réussir à convaincre les investisseurs, Elizabeth Holmes et son équipe ont présenté des tests montés de toutes pièces pour cacher les vrais résultats non concluants.
C’est en 2015, lorsque son enquête sur Medicare est bouclée, que John Carreyrou s’intéresse à Theranos. « J’avais lu son portrait dans le New Yorker, qui m’avait rendu perplexe. Comment une jeune femme, qui avait fait 18 mois d’université et n’avait aucune éducation scientifique, pouvait avoir inventé un nouveau test sanguin ? », raconte-t-il.
Le procès contre Theranos
L’article sur la société Theranos est apparu dans le Wall Street Journal en octobre 2015. Mais avant la publication de l’article, John Carreyrou raconte que la société a engagé plusieurs avocats pour attaquer le journal pour divulgation d’informations brevetées. « Les cinq mois avant la publication de l’article ont été très stressants. J’ai compris qu’ils avaient engagé des détectives privés et je me demandais si j’étais suivi », confie-t-il.
Après l’apparition de l’article dans Wall Street Journal, les autorités concernées ont menées l’enquête de leur côté. La société est liquidée en 2018, soit trois ans après et avec elle, les sommes astronomiques que les investisseurs ont apporté, notamment 125 millions de dollars de Rupert Murdoch.
Le procès d’Elisabeth Holmes, quant à lui, est reporté à cause de la pandémie, puis à cause de sa grossesse. Il a finalement lieu en fin 2021 et dure trois mois. À la délibération, l’accusé est reconnue coupable et encoure une peine qui peut aller jusqu’à 20 ans de prison. Elle attend sa condamnation définitive dont le jugement est prévu en octobre 2022. Mais en attendant, son avocat a récemment demandé un nouveau procès puisqu'un témoin clé a changé sa version.
The Drop out, la série télévisée
L’histoire d’Elisabeth Holmes a inspiré les cinéastes. La série The Drop out créée par Rebecca Jarvis et ABC Radio et distribuée par Disney + s’en inspire. Cette série est composée de huit épisodes de 50 minutes chacun. Le personnage principal est interprété par l’actrice Amanda Seyfried. La performance de l’actrice a été saluée par la critique.
Bad blood, le livre de John Carreyrou sur le procès
À la fin de son enquête, John Carreyrou a écrit le livre Bad blood. Il s’agit de son premier livre. « Plus j’avançais dans mon enquête, plus je me disais qu’il y avait matière pour un livre », confie le journaliste à ce sujet. Il faut dire que cette enquête a été la plus difficile à mener pour ce journaliste qui raconte que : « Je n’avais jamais rencontré une résistance aussi folle, avec des menaces par l’avocat le plus célèbre du pays, des sources mises sous surveillance… Quand j’étais dedans, je me disais : cette affaire est un film ».
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L’histoire du livre sera d’ailleurs bientôt adaptée au cinéma avec comme actrice principale Jennifer Lawrence, la ravissante femme de Cooke Maroney. Le scénario est écrit par Vanessa Taylor. Quant à John Carreyrou, il espère que Bad blood servira de balise pour les jeunes entrepreneurs de la Silicon valley pour qu’ils ne tombent pas dans le côté obscur du business.
Source: Legit.ng
