Qu’est-ce que le bien être au travail et peut-on l’améliorer ?
Aujourd'hui plus que par le passé, le travail est considéré comme une source de revenues et surtout comme un milieu d'épanouissement. On ne va plus au travail juste pour assurer son quotidien et son avenir, mais, de plus, pour assouvir sa soif de faire chemin avec sa passion. Les démissions enregistrées dans la sphère du travail sont de plus en plus motivées par un mal-être oppressant en milieu professionnel. La problématique du bien-être au travail intéresse autant les employés que les employeurs. Quelle est la définition du bien être au travail? Comment améliorer le bien-être au travail? Quel sont les indicateurs de bien-être au travail? Dans cette article, nous parlons de la santé et du bien-être au travail.
Comment définit-on le bien être au travail?
L’OMS, présente le bien-être au travail comme "un état d’esprit dynamique, caractérisé par une harmonie satisfaisante entre les aptitudes, les besoins et les aspirations du travailleur, d’une part, et les contraintes et les possibilités du milieu de travail, d’autre part".
En d'autres termes, le bien-être au travail est un état d'harmonie créé par l'équilibre entre les besoins, les compétences et les aspirations du salarié, et son environnement professionnel.
Pour se sentir bien au travail, il faut que plusieurs facteurs soient réunis. Il s'agit notamment de la santé et la sécurité, l’intérêt porté au travail, une rémunération suffisante, la lutte contre le stress à travers l'instauration d'une atmosphère saine, l’ergonomie, l’environnement de travail, les relations entre collègues et avec la hiérarchie, etc.
L’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT) a indiqué que les entreprises s’intéressent de plus en plus au bien-être de leurs salariés et commencent à déployer des mécanismes visant à améliorer leurs conditions de travail.
L’agence organise chaque année une semaine du bien être au travail en vue de réfléchir sur la qualité de vie au travail. Cet évènement a pour objectifs d’informer et de mobiliser différents acteurs du monde du travail pour l'amélioration du bien-être des salariés.
Quels sont les facteurs du bien être au travail?
Avez-vous déjà entendu parler de "Chief Hapiness Officer"? Non? On n'en doute pas. Le bien être au travail a donné naissance à cette nouvelle profession des gendarmes du bonheur en milieu professionnel. Les CHO occupent depuis quelques années des départements entiers des entreprises soucieuses du bien être de leurs salariés.
Une étude de la Dares publiée récemment a redéfini les bases des débats sur le "bien-être psychologique" des actifs.
En 2016, cette organisation a mené une étude ayant pour titre "Conditions de travail et risque psychosociaux" (CT-RPS). Cette étude a permis d'établir deux typologies de travailleurs selon leur niveau d'épanouissement dans leur travail, mais surtout, les facteurs à considérer dans l'évaluation du degré de bien-être des travailleurs.
Il s'agit de neuf dimensions qui entrent en ligne de compte dont six relatives aux expositions et trois aux ressources. Les expositions ici sont relatives à la pénibilité physique du travail, aux contraintes d'organisation du travail, à l'intensité du travail, au conflits éthiques, à la demande émotionnelle et à l'insécurité de la situation de travail.
En ce qui concerne les expositions, l'étude a souligné la pénibilité physique du travail à partir de quatre risques à savoir subir au moins trois contraintes physiques lourdes, subir un bruit intense, respirer des fumées ou des poussières et être exposé à des produits toxiques.
Dans le même registre, Dares a relevé les contraintes d'organisation du travail autour de huit risques qui sont: travailler plus de 50 nuits par an, travailler plus de 40 dimanches par an, avoir une durée du travail supérieure à 42 heures par semaine, ne pas connaître ses horaires du mois suivant, devoir emmener du travail chez soi, avoir été joint plus de 20 fois dans l'année écoulée par des personnes extérieures à l'entreprise pour les besoins du travail, ne pas pouvoir s'absenter quelques heures de son travail en cas d'imprévu personnel ou familial, ainsi qu’avoir des horaires qui ne s'accordent pas avec les engagements sociaux et familiaux hors travail.
Parlant de l'intensité du travail, l'enquête l'a axée autour de six risques: avoir un rythme de travail imposé par au moins six contraintes, devoir se dépêcher, travailler sous pression, recevoir des ordres contradictoires, continuer à penser à son travail même quand on n'y est pas, effectuer une quantité de travail excessive.
Au sujet des conflits éthiques, Dares a dénombré cinq risques y relatifs: devoir faire des choses qu'on désapprouve, ne pas pouvoir faire du bon travail et devoir sacrifier la qualité, ne pas éprouver la satisfaction du travail bien fait, ne pas avoir l'information suffisante pour faire correctement son travail, devoir faire trop vite quelque chose qui demanderait davantage de soin.
La demande émotionnelle quant à elle a été présentée par l'étude comme susceptible d'être causée par cinq risques: vivre des situations de tension avec le public, devoir calmer des gens, travailler au contact de personnes en situation de détresse, devoir cacher ses émotions ou faire semblant d'être de bonne humeur, être bouleversé, secoué, ému dans son travail.
Enfin, au sujet de l'insécurité de la situation de travail, quatre risques ont été identifiées: craindre pour son emploi dans l'année qui vient, craindre une mutation dans l'année, vivre des changements imprévisibles et mal préparés, avoir peur dans son travail pour sa sécurité ou celle des autres.
L'enquête s'est également faite autour de trois ressources notamment l'autonomie, le soutien social et la reconnaissance.
L'autonomie a été articulée autour de sept critères dans cette enquête: pouvoir interrompre momentanément son travail quand on le souhaite, régler soi-même les incidents la plupart du temps, pouvoir modifier les délais, pouvoir intervenir sur la quantité de travail attribuée, avoir un travail où l’on ne répète pas continuellement une même série de gestes ou d’opérations, avoir l’occasion de développer ses compétences professionnelles, pouvoir apprendre des choses nouvelles dans son travail.
Le soutien social, lui, a été placé sur six leviers: disposer d’une coopération suffisante pour réaliser correctement son travail, avoir l’impression de faire partie d’une équipe, recevoir l’aide de son supérieur en cas de travail délicat, compliqué, recevoir l’aide de ses collègues en cas de travail délicat, compliqué, avoir un supérieur qui prête attention à ce qu’on dit, être traité de façon équitable au travail.
Enfin, la reconnaissance s'est fondée sur trois critères: avoir l’impression d’être utile aux autres, recevoir le respect et l’estime que mérite son travail, être fier de travailler dans son organisation.
Comment améliorer le bien être au travail?
Selon l'article L. 4121-1 du code du travail français, l’employeur à l'obligation de "prendre les mesures nécessaires" pour "protéger la sécurité de la santé mentale et physique de ses salariés" et "tendre à l’amélioration des situations existantes". Pour ce faire, des mesures sont préconisées par les experts de la santé mentale. Il s'agit entre autres:
- de poser le diagnostic de la qualité de vie au sein de l'entreprise;
- d'améliorer le confort des salariés;
- d'assainir l'ambiance dans l'entreprise;
- d'instaurer le management bienveillant;
- d'organiser des rencontres régulières avec le personnel;
- d'assurer l'évolution professionnelle des salariés;
- de susciter une adhésion aux valeurs de la structure;
- d'aider les employés à maintenir le lien entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle.
Source: Legit.ng